SOURCES : 36. La source ouverte

SOURCES

Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité.  Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement.  Chaque jeudi, vous est proposé un texte à lire, méditer, prier.

Abbé Marcel Villers

36. LA SOURCE EST OUVERTE

« L’âme ne peut atteindre ni la hauteur, ni la profondeur de Dieu. Elle ne peut ni le saisir, ni renoncer à lui. Nulle parole ne peut exprimer les transports de ce désir, ni peindre les tourbillons qui se forment dans cette région-là.

Tantôt l’amour brûle, tantôt il glace. Quelquefois il intimide, quelquefois il enhardit ; tantôt il réjouit, tantôt il désole, tantôt il espère, tantôt il désespère, il se plaint, il gémit, il chante, il adore…

Quand l’homme, malgré les violences d’un désir implacable, n’a pas pu adhérer à Dieu, l’Esprit du Seigneur arrive comme un feu terrible, brûlant, absorbant, dévorant tout, et l’homme oublie son pain, son vin et son sang !

Il ne se souvient plus que de l’amour unissant.
Silence, esprit humain !
Silence, puissances créées !
Dormez, dormez !La source est ouverte ; les torrents coulent.
Vous êtes inondés, au-delà du désir. » (Ian van Ruysbroeck)

JAN VAN RUYSBROECK (1293-1381), prêtre et chapelain de Sainte-Gudule à Bruxelles, se retire à 50 ans à Groenendal, dans un ermitage, où il vécut son aventure mystique dont il fit la relation dans divers ouvrages.

SAINT CHARLES DE FOUCAULD : 2. Le premier bouleversement

2. Le premier bouleversement: la découverte de la foi et de l’Islam

Un évènement s’est produit pendant ce voyage au Maroc. A Noël 1883, il est dans le Sud-marocain, dans la zaouïa de Tisint. Une zaouïa est le centre religieux d’une confrérie. Les pèlerins ou membres de la confrérie s’y rassemblent régulièrement, certains y vivent à demeure pour y prier, entendre l’enseignement du maître et résider à proximité du tombeau du fondateur de la confrérie. Dans la zaouïa de Tisint, Charles de Foucauld fait la rencontre de croyants véritables et en est marqué. C’est l’Islam qu’il découvre et la profondeur de la foi des musulmans.

Il écrira plus tard : « L’islam a produit sur moi un profond bouleversement…la vue de cette foi, de ces âmes vivant dans la continuelle présence de Dieu, m’a fait entrevoir quelque chose de plus grand et de plus vrai que les occupations mondaines : ad majora nati sumus. » (Lettres à Henri de Castries, 08/07/1901)

« Il a commencé à saisir que Dieu seul importe et que la vie d’un homme est très simple : elle doit consister à se vouer totalement au Très-Grand : Allah akbar. » (Six, Itinéraire spirituel de Ch. de Foucauld, 1958, p. 46) Il a été impressionné par le spectacle de la prière musulmane en plein air et les intonations du chant du muezzin et son : « Allah Akbar » qu’il a commenté plus tard : « Dieu est plus grand, plus grand que toutes les choses que nous pouvons énumérer. » (Lettre à H. de Castries, 14/08/1901)

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