SOURCES : 25. La Pâque de Dieu

Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité.  Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement.  Chaque jeudi, vous est proposé un texte à lire, méditer, prier.

Abbé Marcel Villers

LA PÂQUE DE DIEU

 « C’est la pâque de Dieu qui descend du ciel sur la terre
et qui, de la terre, remonte au ciel.
O joie universelle, honneur, festin, délices :
les ténèbres de la mort sont dissipées,
la vie à tous est rendue,
les portes des cieux se sont ouvertes.

Dieu est devenu homme, et l’homme est devenu Dieu.
Il a rompu l’emprise de l’enfer
et les barrières qui retenaient Adam.
Le peuple des enfers est ressuscité des morts,
pour dire à la terre que les promesses sont accomplies.
C’est la pâque de Dieu,

Le Dieu du ciel, dans sa libéralité, s’est uni à nous dans l’Esprit, l’immense salle de noces s’est remplie de convives.
Tous portent la robe nuptiale,
nul n’est jeté dehors pour ne l’avoir revêtue.

Pâque.
Lumière de la nouvelle clarté,
Les lampes de nos âmes ne s’éteindront plus.
Chez nous, le feu de la grâce brûle de manière divine,
dans le corps et dans l’esprit,
et c’est l’huile du Christ qui brûle. »
(Pseudo Hippolyte, Traité sur la Pâque)

 

PSEUDO HIPPOLYTE (seconde moitié du IIIe s.) est un évêque, peut-être de Palestine, qui a produit de nombreux commentaires exégétiques et  d’autres ouvrages contre les hérésies. Ces œuvres ont été attribuées à Hippolyte de Rome, théologien et antipape de 217 à 235, mort martyr en Sardaigne.

Clés pour lire l’évangile de Jean : 8. Baptisé

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons cette année fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Jean. Il n’y a pas d’année liturgique centrée sur Jean, comme c’est le cas pour Matthieu, Marc et Luc. Nous ferons donc une lecture continue de Jean en tâchant de faire des liens avec l’année liturgique. Aujourd’hui : Jn 1, 29-34.     

8. Baptisé

J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. (Jn 1,32)

« Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint. » (1,33) Le baptême de Jésus, comme le nôtre, est un commencement, l’inauguration d’une existence nouvelle, qui est à la fois accomplissement de soi et de la mission particulière que Dieu attend de nous de toute éternité.

C’est par le baptême que commence la vie publique de Jésus, sa mission signifiée par le don de l’Esprit Saint. Comme l’indique Jean-Baptiste : « Si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. » (1,31) Le baptême de Jésus par Jean révèle, manifeste à tous qui est ce Jésus qui sort ainsi de l’incognito. « Moi, j’ai vu et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. » (1,34)

L’agneau de Dieu

« La référence à l’agneau peut avoir trois fondements dans l’Ancien Testament : soit l’agneau d’Isaïe 53,7 (« comme un agneau traîné à l’abattoir ») et dans ce cas Jean verrait en Jésus la figure du serviteur souffrant qui prend sur lui la condition pécheresse du monde ; soit l’agneau immolé et dressé de l’Apocalypse, capable de l’emporter contre le péché (Ap 5,6) ; soit l’agneau pascal (selon Jn 19,14, Jésus est condamné à l’heure où au Temple les prêtres sacrifient les agneaux pour la fête de Pâque). Il ne faut pas oublier que l’évangéliste écrit après Pâque pour des croyants. Un tel titre, « agneau de Dieu », donné à Jésus peut recouvrir les trois sens. » (Alain MARCHADOUR, L’Évangile de Jean, 1992)

Abbé Marcel Villers