
On raconte que saint Vincent de Paul, interrogé sur le temps qu’il faudrait consacrer chaque jour à la prière, avait répondu : Il est bon de prier une heure, sauf si on est très occupé et qu’on n’a pas le temps. Dans ce cas, deux heures sont nécessaires.
J’avoue que je suis loin de passer à la prière le temps qu’il faudrait, mais cette petite phrase m’est souvent d’un grand secours quand je me débats devant une journée au programme trop ambitieux. Car ce saint joyeux et attachant ne manie pas seulement le paradoxe ; il énonce aussi le secret de la réussite d’une vie bien remplie, d’un agenda surchargé, d’une activité débordante : savoir distinguer l’essentiel de l’urgent, et s’occuper du premier avant de courir après le second.
Il ne s’agit pas, bien sûr, de chercher dans la prière une excuse à la paresse ou à l’indifférence aux besoins des autres ; mais pour les servir utilement, il est bon de n’être pas dépassé par les événements. Ce n’est pas tout d’être mangé : encore faut-il être nourrissant.
Sans cela, nous nous exposons à la mésaventure qu’évoque Isaïe : prendre notre aérophagie pour une grossesse, brasser du vent sans résultat, sans voir que c’est Dieu qui donnera vie à tout ce que nous faisons, si nous nous mettons à son diapason, sur sa longueur d’ondes.
Quand nous prétendons devoir sauver le monde par notre seule énergie, souvenons-nous que nous ne le sauverons pas, pour une très bonne raison : il a déjà été sauvé, Jésus l’a déjà sauvé.
Une méditation signée par
, frère Adrien Candiard, op, du couvent du Caire
P.S. Merci à Jean-François Kieffer pour son dessin de saint Vincent !
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