Vivre et annoncer l’Évangile en Église : texte de l’abbé Marcel Villers

2015-04-21 - RéflexionEchangesUPTheux (17)

Dans un précédent article, écho de la soirée du 21 avril dernier,
nous signalions espérer pouvoir disposer du texte de l’abbé Villers… voilà qui est fait, nous en remercions chaleureusement notre orateur !

Nous souhaitons une bonne lecture tant à ceux qui étaient présents qu’à ceux qui auraient souhaité l’être… et à ceux qui s’intéressent non seulement à l’histoire de notre pays mais aussi à la vitalité de l’Église !

Si ce texte vous paraît un peu long, gardez-en la référence et revenez-y… vous ne le regretterez pas !

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VIVRE ET ANNONCER L’ÉVANGILE EN ÉGLISE

Theux 21 avril 2015 – Abbé Marcel Villers

Ce que sera la nouvelle étape dans l’évangélisation de notre région, voilà l’objet de notre discernement. Pour ce faire, il est utile de savoir d’où nous venons. Faisons donc un rapide voyage dans le temps, de deux points de vue : retracer les étapes principales de l’évangélisation de notre terre de Franchimont depuis l’origine et un retour aux sources, aux modèles d’Église et d’évangélisation que nous présente le Nouveau Testament.

Comme il n’est pas possible d’entrer dans les détails, vous voudrez bien excuser le manque de précisions, surtout dans les dates, et le caractère affirmatif des propos qui demanderaient bien des nuances.

Commençons donc par un bref historique de la christianisation de notre région et de son développement. C’est qu’il n’a pas suffi d’une fois, d’une seule annonce de l’Évangile.

L’ÉVANGÉLISATION DU PAYS DE FRANCHIMONT

Première étape : la première évangélisation et les origines de la paroisse de Theux sous les mérovingiens (7es.)

Au premier siècle de notre ère, dans la profonde forêt ardennaise, Theux-Juslenville est le seul endroit de la région à être habité par des gallo-romains : deux ou trois grosses fermes ou villae, peut-être un village artisanal (vicus) et quatre cimetières. Ce n’est que trois siècles plus tard que le christianisme apparaît  dans ce qui est aujourd’hui la Belgique. Il s’implante dans les agglomérations existantes, mais ne touche pas les campagnes et encore moins les forêts.

Surviennent, aux 4°-5°s., les grandes migrations des peuples germaniques, notamment les Francs, qui envahissent nos régions. Et ils arrivent jusqu’à Theux qui devient un domaine appartenant au roi. Le prouve ce petit édifice peut-être mérovingien, en tous cas antérieur au 5°-6°s., découvert sous le chœur actuel de l’église de Theux.

C’est au 7°s. que les rois mérovingiens vont favoriser une deuxième évangélisation de nos régions après la longue crise due aux invasions barbares. Elle sera l’œuvre de moines missionnaires venus d’Irlande, d’Angleterre ou d’Aquitaine comme Remacle et Éloi. C’est dans ce cadre que, pour la première fois, le christianisme apparaît et s’installe à Theux : on transforme (orientation vers l’est) et  agrandi (6m sur 9) le petit édifice païen, sur lequel est construite l’église actuelle, afin d’en faire une chapelle chrétienne. « Au 8°s., à l’époque carolingienne, Theux devient une résidence royale. Trop petite pour accueillir le roi et sa suite, la chapelle mérovingienne est remplacée par une église trois fois plus grande » (P. Bertholet, De la chapelle à la paroisse de La Reid en passant par la vice-cure, inédit).

Theux devient une paroisse dont le territoire s’étend sur les actuelles communes de Theux, Pepinster (jusqu’à la Vesdre), Jalhay-Sart et Spa. On est au 9°s. Voilà qui indique l’ancienneté de la présence chrétienne à Theux et de la paroisse, ce qui explique le nombre élevé de ses curés (l’actuel est au moins -car liste très partielle avant le 12°- le 60ème).

Sur cet immense territoire paroissial, on va progressivement assister aux défrichements de la forêt qui vont donner naissance à Sart et à des villages dans ou en bordure de la forêt. Vu l’augmentation de la population et l’éloignement de l’église de Theux, une paroisse est créée à Sart, fin 10° (idem). Aux pieds du château de Franchimont, construit au cours du 11°, une ville nouvelle naît : Marché avec sa chapelle construite au cours du 12°s. À la même époque, une chapelle est construite à Oneux. Mais ces chapelles ne sont pas des paroisses.

Une nouvelle ère s’ouvre, aux siècles suivants, avec l’avènement des villes et communes, qui vont  progressivement arracher aux seigneurs l’autonomie locale pour leurs cités. En 1457, la Cité de Liège accorde à Theux un perron, symbole des libertés communales, ainsi que le droit de bourgeoisie dans la cité. À la même époque, on assiste à un premier développement d’une entité en-dehors de Theux : Polleur. En 1450, les habitants transforment en chapelle un édifice antérieur et financent les services d’un prêtre. Lire la suite « Vivre et annoncer l’Évangile en Église : texte de l’abbé Marcel Villers »