Dans cette série hebdomadaire, nous voulons cette année fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Jean. Après les deux premiers signes, nous lisons aujourd’hui le troisième signe accompli par Jésus à Jérusalem : Jn 5, 1-18.
13. A la piscine de Bethzatha
Lève-toi, prends ton grabat et marche. Aussitôt l’homme fut guéri. (5,8)
Qui peut vaincre la maladie et la mort ? Vers qui se tourner pour entendre une parole qui fait ce qu’elle dit ? Qui a la puissance de sauver l’homme de ce qui le paralyse et l’anéantit ? Combien de fois depuis 38 ans, cet infirme avait-il essayé de plonger dans la piscine pour être guéri ? Mais par ses seules forces, l’homme ne peut y arriver. « Veux-tu être guéri ? » (5,6) Il ne suffit pas de vouloir pour être guéri. L’homme avoue son impuissance : « Seigneur, je n’ai personne pour me plonger dans la piscine au moment où l’eau bouillonne. » (5,7)
Face à cette réponse désabusée, la seule parole de Jésus opère avec efficacité, sans même demander une expression de foi. « Quel est l’homme qui t’a dit : Prends et marche ? » (5, 12) Quel est celui dont la parole fait ce qu’elle dit ? Le créateur. « Mon Père est toujours à l’œuvre et moi aussi » (5, 17) déclare Jésus aux Juifs qui cherchent à le tuer parce qu’il « disait que Dieu était son propre Père et ainsi se faisait l’égal de Dieu. » (5, 18)
La piscine de Bethzatha
« La piscine est située, près de la porte des Brebis, au nord du Temple de Jérusalem. Il s’agit d’un réservoir construit par Hérode le Grand pour alimenter en eau le Temple. Au lieu où est située cette piscine, les fouilles archéologiques ont montré l’existence d’un sanctuaire dédié au culte des dieux guérisseurs dont la trace est certaine dès le 2e siècle. Asclépios, dieu grec guérisseur, est adopté par les Romains sous le nom d’Esculape. Son culte est répandu autour de la Méditerranée. Le rapprochement avec Asclépios montre l’incomparable supériorité de Jésus par rapport à ce que peut un dieu païen qui agite l’eau. Jésus guérit par sa seule parole, et l’effet de sa parole est immédiat. » (Jean-Pierre LÉMONON, Pour lire l’évangile selon saint Jean, 2020)
Abbé Marcel Villers