SOURCES : 14. La demeure de Dieu

SOURCES

Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité.  Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement. Publication désormais chaque jeudi matin.

14. L’homme, demeure de Dieu

Quel est le lieu de Dieu ? Le ciel. Quel est le lieu de l’homme ? La terre. Bien sûr, ces lieux sont des symboles. Ils disent la différence entre Dieu et l’homme. Mais n’y a-t-il donc rien qui puisse dire leur union ?
« Dieu a bâti le ciel et la terre pour que l’homme y demeure, mais il a aussi bâti le corps et l’âme de l’homme pour en faire sa propre demeure, pour habiter dans son corps, s’y reposer comme en une maison bien tenue. ‘Nous sommes sa maison’ (He 3,6). Dans leur maison, les hommes accumulent avec vigilance leurs richesses. Dans sa maison, notre âme et notre corps, le Seigneur dépose et amasse les célestes richesses de l’Esprit. » (Pseudo-Macaire, Quarante-neuvième Homélie)
Dieu transcende le sensible comme l’intelligible. Le lieu de Dieu, tout autant. C’est pourquoi son lieu est l’homme. C’est que l’être humain est irréductible à ce monde et échappe à toute définition. Il devient l’espace sans limites de Dieu.
« Ne crains pas la venue de ton Dieu, ne crains pas son amitié. Il ne te mettra pas à l’étroit lorsqu’il viendra. Il t’agrandira plutôt. La peur est une souffrance, elle nous oppresse. Mais vois l’immensité de l’amour : ‘L’amour de Dieu s’est répandu dans nos cœurs’ (Ro 5,5) ». (Augustin d’Hippone, Sermon 23,7)
La venue de Dieu est joie et douceur pour celui qui lui fait place dans sa demeure. « Si tu renonces à la vie que tu mènes aujourd’hui, si tu persévères dans la prière, tu sentiras que ton effort t’apporte un grand repos, tu découvriras dans ces peines et ces fatigues bien légères une joie, une douceur immenses. Ineffable est la tendresse de Dieu. Il s’offre lui-même à ceux qui, de toute leur foi, croient que Dieu peut habiter le corps de l’homme et faire de lui sa demeure glorieuse. » (Pseudo-Macaire, Quarante-neuvième Homélie)
C’est dans cette perspective que l’union avec Dieu peut aussi s’exprimer en termes de nativité intérieure que célèbre le mystère de Noël et définit l’incarnation.

Abbé Marcel Villers


Macaire l’Égyptien est un moine qui a vécu presque toute sa vie (au IVe s.) dans un désert au Sud d’Alexandrie. Fin du siècle, un recueil d’homélies a été publié, sous son nom, par un fervent disciple mais resté inconnu, d’où son qualificatif de Pseudo-Macaire. La voie macarienne est celle de l’union de l’intelligence et du coeur dans la quête du « lieu de Dieu ».

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