SOURCES : 34. Donner-Recevoir

SOURCES

Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité.  Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement.  Chaque jeudi, vous est proposé un texte à lire, méditer, prier.

Abbé Marcel Villers

34. DONNER ET RECEVOIR

 « Si vous avez été revêtu de quelque dignité, si vous exercez quelque charge dans l’Église, ne vous enorgueillissez pas : ce n’est pas votre mérite, mais un don de Dieu.
Traitez cela comme la propriété d’un autre ; n’en faites pas un joyau pour vous-même. Regardez-vous comme un pauvre.
Avez-vous reçu tel don ? ne vous enflez pas : cet avantage ne vient pas de vous.
Que la bonté du Seigneur ne vous soit pas occasion d’ingratitude.

Dans le corps humain, ce qui sert au corps entier sert à chaque membre ; et ce qui n’aurait comme objet qu’un membre seul n’aurait aucune vertu. Prenez un artisan, un agriculteur, un pêcheur : s’ils prétendent que personne à part eux, ne jouira de leur travail, ce n’est pas seulement aux autres qu’ils font tort : en les perdant, ils se perdent eux-mêmes.

Partout donner et recevoir, c’est le principe de biens sans nombre.
Qu’on entreprenne de se renfermer dans sa propre vie, l’on porte atteinte à l’ordre universel, tout en accomplissant sa propre ruine. » (Jean Chrysostome, Homélies II Co. 10, 2-4)

JEAN CHRYSOSTOME (344/354-407) dont le surnom signifie « bouche d’or » et rappelle son talent prestigieux de prédicateur. Né à Antioche dans une famille aristocratique, il étudie l’Écriture et la rhétorique. Il se jette dans le monachisme sauvage, puis devient diacre en 380, prêtre en 386. Sa réputation d’orateur le fait élire archevêque de Constantinople en 397. Déposé en 403, il est exilé en basse Arménie pendant trois ans, puis déporté sur les rives de la mer Noire où il mourra.

SOURCES : 28. COMMUNIER

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Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité.  Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement.  Chaque jeudi, vous est proposé un texte à lire, méditer, prier.

Abbé Marcel Villers

28. COMMUNIER

« Que deviennent ceux qui communient ? Le corps du Christ.
Ils ne sont pas plusieurs corps, mais un seul.
Que de grains de froment entrent dans la composition du pain!  Mais ces grains, qui les voit ?
Ils sont bien dans le pain qu’ils ont formé, mais rien ne les distingue les uns des autres, tellement ils sont unis.
Ainsi sommes-nous unis les uns avec les autres et avec le Christ.

Si nous participons au même pain, si nous devenons un même corps, pourquoi ne pas avoir la même charité, et ne pas nous unir par ce lien puissant.
Relisez l’histoire de nos ancêtres dans la foi, vous trouverez ce prodige vivant : la multitude des croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme.

Le Christ a daigné s’unir à vous, et vous ne daigneriez pas être unis à votre frère ?
Vous prenez part à ce repas divin ; vous devez être le plus compatissant des hommes.
Vous avez bu le sang du Seigneur, et vous ne reconnaissez pas votre frère ?
L’eussiez-vous méconnu jusque-là, vous devez le reconnaître à cette table. » (Saint Jean Chrysostome, Homélie sur l’eucharistie)

 

JEAN CHRYSOSTOME (344/354-407), prêtre à Antioche de Syrie, sa cité natale. Ses prédications le rendent célèbre et il devient évêque de Constantinople. Ses tentatives de réforme de l’Église le font chasser en 404. Réhabilité, il meurt sur le chemin du retour.  

SOURCES : 14. La demeure de Dieu

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Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité.  Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement. Publication désormais chaque jeudi matin.

14. L’homme, demeure de Dieu

Quel est le lieu de Dieu ? Le ciel. Quel est le lieu de l’homme ? La terre. Bien sûr, ces lieux sont des symboles. Ils disent la différence entre Dieu et l’homme. Mais n’y a-t-il donc rien qui puisse dire leur union ?
« Dieu a bâti le ciel et la terre pour que l’homme y demeure, mais il a aussi bâti le corps et l’âme de l’homme pour en faire sa propre demeure, pour habiter dans son corps, s’y reposer comme en une maison bien tenue. ‘Nous sommes sa maison’ (He 3,6). Dans leur maison, les hommes accumulent avec vigilance leurs richesses. Dans sa maison, notre âme et notre corps, le Seigneur dépose et amasse les célestes richesses de l’Esprit. » (Pseudo-Macaire, Quarante-neuvième Homélie)
Dieu transcende le sensible comme l’intelligible. Le lieu de Dieu, tout autant. C’est pourquoi son lieu est l’homme. C’est que l’être humain est irréductible à ce monde et échappe à toute définition. Il devient l’espace sans limites de Dieu.
« Ne crains pas la venue de ton Dieu, ne crains pas son amitié. Il ne te mettra pas à l’étroit lorsqu’il viendra. Il t’agrandira plutôt. La peur est une souffrance, elle nous oppresse. Mais vois l’immensité de l’amour : ‘L’amour de Dieu s’est répandu dans nos cœurs’ (Ro 5,5) ». (Augustin d’Hippone, Sermon 23,7)
La venue de Dieu est joie et douceur pour celui qui lui fait place dans sa demeure. « Si tu renonces à la vie que tu mènes aujourd’hui, si tu persévères dans la prière, tu sentiras que ton effort t’apporte un grand repos, tu découvriras dans ces peines et ces fatigues bien légères une joie, une douceur immenses. Ineffable est la tendresse de Dieu. Il s’offre lui-même à ceux qui, de toute leur foi, croient que Dieu peut habiter le corps de l’homme et faire de lui sa demeure glorieuse. » (Pseudo-Macaire, Quarante-neuvième Homélie)
C’est dans cette perspective que l’union avec Dieu peut aussi s’exprimer en termes de nativité intérieure que célèbre le mystère de Noël et définit l’incarnation.

Abbé Marcel Villers


Macaire l’Égyptien est un moine qui a vécu presque toute sa vie (au IVe s.) dans un désert au Sud d’Alexandrie. Fin du siècle, un recueil d’homélies a été publié, sous son nom, par un fervent disciple mais resté inconnu, d’où son qualificatif de Pseudo-Macaire. La voie macarienne est celle de l’union de l’intelligence et du coeur dans la quête du « lieu de Dieu ».