CLÉS POUR LIRE LUC : 21. CORTÈGE ROYAL

Clés pour lire l’évangile de Luc

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile. Cette semaine, Lc 19, 28-40 du dimanche des Rameaux.

Un cortège royal
A mesure que Jésus avançait, les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin.
(Lc 19,36)

Les manteaux étendus par terre sont un honneur qu’on rend à un roi. Ainsi, les serviteurs de Jéhu (10e roi d’Israël) s’empressèrent d’étendre leurs manteaux sous lui quand ils apprirent qu’il avait été sacré roi (2 R 9,12). Ce que font les disciples pour Jésus est un geste d’intronisation.

Luc présente l’entrée de Jésus à Jérusalem comme le cortège d’un roi vainqueur dont les miracles sont les victoires : « toute la foule des disciples, remplie de joie, se mit à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu’ils avaient vus et ils disaient : Béni soit celui qui vient, le Roi. » (19,37-38)

Et quel règne ce roi inaugure-t-il ? Celui de la paix, celle venue du ciel, c’est-à-dire de Dieu. « Paix dans le ciel et gloire au plus haut des cieux ! » (19, 38) Les disciples reprennent le chant des anges de Noël (2, 14) mais en le modifiant.

Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !
Celui qui vient, c’est le Roi-Messie, le Christ. Cette acclamation typiquement messianique est reprise dans la liturgie en ouverture de la prière eucharistique. « C’est avec raison que l’Église naissante [celle dont Luc est le témoin] pouvait voir dans cette scène [de l’entrée de Jésus à Jérusalem] la représentation de ce qu’elle fait dans la liturgie… Pour l’Église naissante, le dimanche des Rameaux n’était pas une chose du passé. De même que le Seigneur était alors entré dans la Ville sainte, montant l’ânon, ainsi l’Église le voyait arriver à nouveau sous les humbles apparences du pain et du vin. L’Église salue le Seigneur dans la sainte Eucharistie comme celui qui vient maintenant, qui est entré au milieu d’elle. » (Benoît XVI, Jésus de Nazareth, 2011)

Abbé Marcel Villers

Dimanche des Rameaux. Méditation

En ce temps d’absence de célébrations dominicales, nous vous offrons néanmoins une méditation-homélie sur les textes du dimanche des Rameaux. Au seuil de la Grande Semaine, Jésus entre dans la ville où il va connaître la trahison, l’arrestation, le procès, la torture et la mort. Mais c’est notre salut qui se jouait alors. Confions au Seigneur le sort de nos malades dans l’espérance de la résurrection promise.

Humilité et obéissance

Jésus fait son entrée glorieuse, sa « joyeuse entrée », à la manière du souverain qui prend possession de sa capitale lors de l’inauguration de son règne. C’est bien son règne que Jésus inaugure. Les foules ne s’y trompent pas : « Hosanna au Fils de David ! Béni soit au nom du Seigneur Celui qui vient » (Mt 21,9).

Mais de quel règne s’agit-il ?
Un signe est donné pour comprendre : Jésus entre dans la ville monté sur un âne. Un âne, l’animal des gens ordinaires. Et en plus, un âne emprunté pour l’occasion. Jésus n’arrive pas sur un char royal, ni à cheval comme les conquérants.
Comme le proclame Zacharie : « Sois sans crainte, fille de Sion, voici que ton roi vient, il est monté sur un petit d’ânesse. » Et le texte poursuit : « Dieu retranchera d’Ephraïm tous les chars de guerre et de Jérusalem les chevaux ; l’arc de guerre sera retranché. Il annoncera la paix à tous les peuples » (Za 9, 9-10).

Si Jésus entre à Jérusalem sur un âne, c’est pour signifier la nature de son règne et le moyen de le réaliser.
Son règne est un règne de paix pour tous les peuples. Paix, « shalôm » : réconciliation, salut, libération, santé, plénitude.
Pour tous les peuples. Jésus ouvre ainsi l’antique promesse à la dimension de l’univers. C’est la réconciliation des peuples, de l’humanité que vise la royauté de Jésus : la paix universelle.

Mais par quels moyens ?
« Il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur » (Ph 2, 6-7).
Tout le contraire d’Adam, insatisfait de l’amitié de Dieu, qui voulait être un dieu, exister par soi. « Il dit non à Dieu et à son amitié. Dès le premier jour, Dieu échoue. Mais il retourne l’échec en trouvant une voie nouvelle pour rejoindre l’homme. » (Benoît XVI)

« Devenu semblable aux hommes, il s’est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et sur une croix » (Ph 2, 7-8). C’est ainsi que le Christ a vaincu l’orgueil d’Adam, par l’humilité et l’obéissance.
Humilité qui ramène l’homme à sa réalité originelle, le « glébeux », né de la terre, issu de l’humus. Ce n’est pas écrasement ni négation de soi, l’humilité est un acte de lucidité : reconnaître que je ne suis pas ma propre origine.
Obéissance, non pas soumission et renoncement à soi, mais écouter et répondre à l’appel de l’autre comme répondre de soi et de ses actes devant un Autre.

Humilité et obéissance : actes d’acquiescement à soi, à notre propre condition humaine.

Le règne de Dieu inauguré par Jésus, cette entrée à Jérusalem, se révèle chemin de désillusion : celle de nous être crus des dieux. C’est en se manifestant homme, et homme avec insistance, que Jésus accomplit notre salut.

Abbé Marcel Villers

L’Église, signe de salut parmi les hommes

Nous sommes à l’entrée de la Semaine Sainte en ce dimanche des Rameaux un peu particulier…

L’Écriture va nous faire passer du bain de foule lors de l’entrée de Jésus à Jérusalem à la même foule qui le conspue jusqu’au pied de la croix.

Ceci nous amène à méditer sur le sens d’être un peuple, celui de Dieu. L’Office divin nous proposait cette semaine un extrait du Concile Vatican II sur l’Église.

Je le propose à votre lecture et à votre réflexion.

Jean-Marc,
votre Curé

L’Église,
signe de salut parmi les hommes

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Messe des Rameaux à Theux, ce 9 avril

Quelques photos pour illustrer
la belle célébration du dimanche des Rameaux à Theux

L’abbé Jean-Marc de Terwangne, père du Foyer de Charité de Spa-Nivezé, présidait la célébration; il était accompagné par le père Philippe Degand : merci à nos deux célébrants pour ce beau moment de fête, de prière et d’intériorité !