SOURCES : 27. L’homme

Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité.  Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement.  Chaque jeudi, vous est proposé un texte à lire, méditer, prier.

Abbé Marcel Villers

LE FILS DE L’HOMME

 « Le Christ est le Fils de l’homme.
Il est le Premier Né, le Prototype de la nouvelle humanité.
Il est le Frère, il est le Compagnon,
il est l’Ami par excellence.

De lui seul, on a pu dire en toute vérité
qu’il connaissait ce qu’il y a en l’homme.
Il est l’envoyé de Dieu,
mais ce n’est pas pour condamner le monde,
c’est pour le sauver.

Il est le bon Pasteur de l’humanité.
Il n’est pas de valeur humaine qu’il n’ait respectée, rehaussée et rachetée.
Il n’est pas de souffrance humaine qu’il n’ait comprise, partagée et valorisée.
Il n’est pas de besoin humain qu’il n’ait assumé et éprouvé
et proposé à l’ingéniosité et au cœur  des hommes
comme un objet de leur sollicitude et de leur amour
et, pour ainsi dire, comme condition de leur propre salut.

Même pour le mal qu’en qualité de médecin de l’humanité, il a connu et dénoncé avec la plus énergique vigueur, il a eu une infinie miséricorde, jusqu’à faire surgir, par le moyen de la grâce, dans le cœur de l’homme, de surprenantes sources de rédemption et de vie. »
(Paul VI, Message de l’homme à l’homme, 1964)

 

PAUL VI, pape de 1963 à 1978, a mené à bien le Concile Vatican II. Il est le premier pape à avoir voyagé dans les cinq continents.

Clés pour lire l’évangile de Luc : 1. Votre rédemption approche

Clés pour lire l’évangile de Luc

Dans cette série hebdomadaire (parution le mercredi matin), nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Luc. Cette semaine : Lc 21, 25-28.34-36 du 1er dimanche de l’Avent.

Votre rédemption approche

Restez éveillés et priez :
ainsi vous aurez la force de vous tenir debout devant le Fils de l’homme
(Lc 21,36)

« Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie » (21,34). Deux pièges, en effet, guettent le croyant : l’engourdissement et le divertissement.

La vie de foi est faite du désir et de l’attente de la venue et de la rencontre du Christ. À force d’attendre, notre désir peut s’émousser et une sorte d’engourdissement spirituel s’ensuit : on continue machinalement à poser des gestes religieux, mais sans âme. L’autre dérive est le divertissement. Le désir s’inscrit dans un manque, celui de Dieu. Ce manque peut être ressenti comme un vide qu’il faut alors combler par les plaisirs, les soucis, l’agitation.

La vie spirituelle est une lutte contre ces deux tentations. « Restez éveillés et priez en tout temps » (21, 36). Vivre éveillés et cultiver l’attente de Celui qui vient, n’est-ce pas ce en quoi consiste la prière ?

La rédemption

Ce terme traduit le grec apolutrôsis qui comporte « l’idée d’un affranchissement, d’une libération, d’une délivrance, impliquant un prix ou une compensation à payer. On emploie ce terme pour la libération des esclaves et des prisonniers, mais aussi pour la délivrance de diverses difficultés, contraintes et dangers. Signifiant épargner, préserver, conserver sain et sauf, le terme devient l’équivalent de sauver au sens profane et religieux.

Dans l’Ancien Testament en grec (la Septante), Dieu est le sujet du verbe grec lutroomai qui traduit divers mots hébreux signifiant : racheter, délivrer, sauver, arracher à un danger. Dieu libère son peuple afin de se l’acquérir comme bien précieux. Dans le Nouveau Testament, nous devons entendre cette opération divine comme une libération, une délivrance, une ré-union à Dieu qui nous arrache à tout esclavage autre que celui de l’amour qui nous a renouvelés et que la croix de Jésus exprime. » (Jean-Marie PREVOST (dir.), Nouveau vocabulaire biblique, 2004, p.283-287).

Abbé Marcel Villers