Clés pour lire l’évangile de Jean : 27. Je suis la vigne

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Jean. Alleluia ! Il est ressuscité ! Il est la vigne et nous les sarments, attachons-nous solidement à lui :  Jn 15,1-17.

27. Je suis la vigne

Moi, je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron. Moi, je suis la vigne et vous êtes les sarments. (Jn 15, 1.5)

Nous ne formons qu’un seul être avec le Christ : nous sommes unis à lui comme la branche est liée au tronc. Ce mystère de communion est le cœur de la foi chrétienne. Être chrétien, ce n’est pas appartenir à une institution ou une organisation, c’est appartenir à Jésus. C’est une question de relation, une question d’amour entre lui et moi. D’où la consigne de Jésus : « Demeurez en moi comme moi en vous. » (15,5)

« Tout sarment qui ne porte pas de fruit, mon Père l’enlève. Tout sarment qui donne du fruit, il le taille pour qu’il en porte davantage. » (15,2) Quel fruit est attendu ? Le même que celui que Jésus produit : son amour qui se donne sur la Croix. Corps livré et sang versé, tels sont les fruits de notre communion avec le Christ et nos frères. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. » (15, 13)

Amis de Jésus
« Je ne vous appelle plus serviteurs, mais mes amis » (15, 15). De serviteurs, les disciples sont devenus amis. Jésus leur a fait partager ce qu’il a de plus cher, la connaissance du Père dans sa totalité. Grâce à lui, ils sont comme lui aimés du Père. Cette proximité avec Dieu a été de tout temps le rêve des hommes. Dans l’Ancien Testament, quelques amis de Dieu, comme Abraham, ont rencontré Dieu comme une personne proche. Moïse aussi a vécu cette expérience mystique, lui « à qui Yahvé parlait face à face comme un homme parle à son ami » (Ex 33,11). Ce qui n’était que le privilège de quelques-uns est donné par Jésus à tous ceux qui acceptent de devenir ses disciples. En vérité, cet amour ne saurait être le résultat de la seule décision du croyant : c’est Jésus qui choisit ses amis. C’est un don gratuit dont l’homme n’a pas à s’enorgueillir. » (Alain MARCHADOUR, L’Évangile de Jean, 1992).

Abbé Marcel Villers

Clés pour lire l’évangile de Matthieu : 44. La dernière heure

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier l’évangile de Matthieu dont nous suivons la lecture liturgique. Aujourd’hui : Mt 20, 1-16 du 25e dimanche ordinaire.

44. La dernière heure

« Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi. » (Mt 20, 14)

A la onzième heure, le maître sort et trouve des hommes qui sont là, désœuvrés. Il s’interroge sur leur sort : « Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ? Parce que personne ne nous a embauchés, répondirent-ils » (20, 6-7). Le maître est touché par leur situation : personne n’a voulu d’eux. Voilà qui émeut le maître car c’est un homme bon. Il veut les sortir de là : « Allez, vous aussi, à ma vigne. » (20, 7)

Au moment de la paie éclate le conflit causé par la bonté. Deux logiques s’affrontent que Jésus va connaître tout au long de sa vie publique. Mais est-ce une question de logique ou de regard ? Les uns disent : « Tu les traites à l’égal de nous. » (20, 12) Jésus répond : « Ton regard n’est-il pas mauvais parce que je suis bon ? » (20, 15) Autrement dit, « ne devrais-tu pas te réjouir que Dieu soit si bon pour ces derniers ? » Le Royaume de Dieu arrive quand les premiers se réjouissent de voir les derniers traités aussi bien qu’eux.

Horaire

Dans la Palestine du temps de Jésus, comme chez les Romains, le jour était divisé en douze heures quelle que soit la saison. Elles couvraient la durée allant du lever au coucher du soleil. La durée de l’heure variait en fonction de la saison. On avait ainsi une variante de plus ou moins vingt minutes par heure selon la saison. Ainsi, l’heure minima (23 déc.) était de 44 min. 30 s ; celle de l’heure maxima (25 juin) de 75 min. 30 s. Un seul point fixe quelles que soient les saisons : midi où toujours commençait la septième heure. Si en été, la première heure était vers 6h, elle était vers 7h30 en hiver, mais la septième était toujours à midi.

Dans la parabole, le maître de la vigne sort dès le matin, soit à la première heure, vers 6h, car on est vraisemblablement en été puisqu’il s’agit de soigner la vigne ou de vendanger. Puis il sort successivement à la troisième heure, à la sixième, à la neuvième, et à la onzième heure. La nouvelle traduction liturgique remplace ces mentions par leur correspondance approximative avec notre horaire.

Abbé Marcel Villers