OCTOBRE 2019 :
MOIS EXTRAORDINAIRE DES MISSIONS
Cette année, le pape François a décidé de faire d’octobre 2019 « un Mois missionnaire extraordinaire afin de susciter une plus grande prise de conscience de la mission universelle de l’Église et de reprendre avec un nouvel élan la transformation missionnaire de la vie et de la pastorale. »
En ces temps où la figure, pour ne pas dire l’identité de l’Église et du chrétien, semble s’évanouir et devenir objet d’interrogation, à l’intérieur comme à l’extérieur du monde chrétien, l’Église remet au premier plan la dimension missionnaire comme forme de son être. Cela signifie que la mission n’est pas pour l’Église un accident ou une phase de son histoire, mais ce qui la constitue comme telle. La mission est la forme de l’Église, c’est-à-dire ce qui fait que l’Église est l’Église. Le pape François en conclut que « l’action missionnaire est le paradigme de toutes les tâches de l’Église » (Evangelii gaudium : EG,15). Cela signifie que les premiers destinataires comme les premiers acteurs de la mission, de l’évangélisation sont les membres de l’Église elle-même. Tous les baptisés sont appelés à être signes et témoins. La mission définit désormais ce que l’Église locale veut faire, vivre au service des hommes.
“ Tout renouvellement dans l’Église doit avoir pour but la mission, afin de ne pas tomber dans le risque d’une Église centrée sur elle-même” » (EG,27 citant Jean-Paul II). L’évangélisation demande la conversion. La conversion demande la réforme, car la conversion personnelle exige la réforme des fonctionnements d’Église, pour que les paroles de la foi personnelle soient confirmées par les paroles de foi inscrites dans les structures ecclésiales. L’Église évangélise non seulement par ses paroles mais par la forme qu’elle se donne dans l’histoire. Son organisation révèle sa mission. Dans son premier texte programmatique, Evangelii gaudium (24/11/2013), le pape François propose une Église tournée vers l’extérieur, une Église « en sortie », une Église « communauté des disciples missionnaires ». Cela engage à un changement significatif : « J’imagine un choix missionnaire capable de transformer toue chose, afin que les habitudes, les styles, les horaires, le langage et toute structure ecclésiale deviennent un canal adéquat pour l’évangélisation du monde actuel. » (EG, 27).
Abbé Marcel Villers