Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Jean. Nous poursuivons la lecture continue de l’évangile. Jésus invite à la foi : Jn 6, 24-35 du 18e dimanche ordinaire.
39. Le pain de vie
« Travaillez non pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle. » (Jn 6,27)
Pourquoi les foules cherchent-elles Jésus ? « Vous me cherchez parce que vous avez mangé du pain et que vous avez été rassasiés. » (6,26) Souvent, nous aussi cherchons Jésus, non pour lui-même, mais pour le pain, le bénéfice que nous pouvons en retirer. Nous nous rendons alors incapables d’accéder à Jésus. Il nous échappe, comme à la foule. Jésus n’est pas venu pour satisfaire nos besoins, il se situe sur un autre plan : « travaillez pour la nourriture qui demeure. » (6,27) Mais qu’entendre par « travailler » ? « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. » (6,29) Ce que Dieu demande, c’est la foi. Notre véritable travail, c’est croire.
La nourriture qui demeure, le pain de vie, c’est Jésus lui-même et la foi seule permet d’y accéder. « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura plus jamais soif. » (6,35) Le don que Dieu fait aux hommes, « le pain venu du ciel qui donne la vie au monde » (6,33), c’est Jésus, et Jésus seul.
Le pain du Fils de l’homme que Dieu le Père a marqué de son sceau
« Le Fils de l’homme est, dans la tradition juive, un être personnel ou collectif qui comporte des traits messianiques. Dans l’évangile de Jean, le Fils de l’homme est descendu du ciel pour mettre les êtres humains en communication avec le Père, ce qui est possible puisqu’il vient d’ailleurs. Il sera élevé sur la croix d’où il ouvre le salut pour tous les hommes. Le Fils de l’homme donne la nourriture qui demeure en vie éternelle (6,27). Pour avoir la vie, il faut manger la chair du Fils de l’homme (6,53), c’est-à-dire de celui qui, élevé, a été glorifié. Le Fils de l’homme a reçu le sceau du Père lors de son baptême ; le sceau est le signe d’appartenance, la marque de l’Esprit qui demeure sur Jésus et conduit Jean Baptiste à reconnaître le Messie. » (D’après Jean-Pierre LÉMONON, Pour lire l’évangile selon saint Jean, 2020)
Abbé Marcel Villers