3. LE POIDS DE NOS ACTES
Tout ce que je suis, tout ce que j’accomplis est-il voué au néant ? Quel poids pèsent nos actes, nos réalisations ?
« C’est déjà beaucoup de pouvoir penser que, si nous aimons Dieu, quelque chose ne sera jamais perdu de notre activité intérieure, de notre operatio.
Mais le travail même de nos esprits, de nos cœurs et de nos mains, – nos résultats, nos œuvres, notre opus, – ne sera-t-il pas, lui aussi, en quelque façon, éternisé, sauvé ? …
Cette pensée, ce perfectionnement matériel, cette harmonie, cette nuance particulière d’amour, cette exquise complexité d’un sourire ou d’un regard, toutes ces beautés nouvelles qui apparaissent pour la première fois, en moi ou autour de moi, sur le visage humain de la terre, je les chéris comme des enfants, dont je ne puis croire que, dans leur chair, ils mourront complètement. Si je croyais que ces choses se fanent pour toujours, leur aurais-je jamais donné la vie ?
Plus je m’analyse, plus je découvre cette vérité psychologique que nul homme ne lève le petit doigt pour le moindre ouvrage sans être mû par la conviction, plus ou moins obscure, qu’il travaille infinitésimalement pour l’édification de quelque Définitif, c’est-à-dire, à l’œuvre de Vous-même, mon Dieu. » (Pierre Teilhard de Chardin, Le milieu divin)
Du plus matériel au plus spirituel, tout est pris dans un vaste mouvement de convergence, d’attraction dont le pôle est le Christ ressuscité.
Mesurons-nous assez l’impact de la foi en la résurrection sur le sens de notre quotidien ? Sur la portée de notre action ? Sur l’effet de notre travail ?
Abbé Marcel Villers
Pierre Teilhard de Chardin, né en 1881, prêtre dans la Compagnie de Jésus en 1911, docteur en sciences en 1922, contribue à la découverte de l’homme de Pékin, le sinanthrope. Il meurt en 1955. Sa vision de l’univers a pour centre et pour fin le Christ qui saisit l’homme dans les profondeurs de son être, unifiant en lui la double quête de la foi et de la raison.