La chronique de notre Curé du 25 avril 2021

« Moi, Je suis le bon pasteur »

C’est avec plaisir que je vous retrouve après un petit break induit par un soin dentaire dont les suites ont un peu entamé ma concentration. La semaine dernière, j’étais touché par la sollicitude de Jésus dans l’Évangile (Lc 24.35-48). Les disciples ont entendu dire que Jésus était vivant. Pierre, puis les deux disciples d’Emmaüs, ont raconté leur expérience (v 33-35). Et cependant, lorsque Jésus se fait voir, ils sont déconcertés malgré sa parole : « La paix soit avec vous ! ». Il est vrai que Jésus doit être un peu différent avec « son nouveau corps » ?! En fait, il est déjà du monde de Dieu. Souvenons-nous de ses paroles à Marie-Madeleine au tombeau (Jn 20.11& svts). Il est au départ… Cependant, il propose de voir ce qui l’a marqué à jamais : les marques dans les mains et les pieds ! Signe de don et de résurrection ! Il se propose même de manger devant eux… pas avec eux. Il n’en a plus besoin, distance oblige. Je me dis même que cela lui coûte encore de se prêter à des habitudes terrestres alors qu’il est déjà tout entier destiné à être auprès du Père !? Cependant, voilà, Jésus reste Jésus, il continue d’aimer jusque dans les moindres détails !

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Clés pour lire l’évangile de Marc : 29. Cinq pains et deux poissons

Clés pour lire l’évangile de Marc

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Marc. Cette semaine : Mc 6,35-44.

29. Cinq pains et deux poissons

Il partagea aussi les deux poissons entre eux tous. (Mc 6,41)

Ce récit est le plus souvent résumé en parlant de « multiplication des pains ». Or « multiplication » est absent du texte de Marc qui parle de « partage » ; il s’agit de division plutôt que de multiplication. Quant aux pains, ils ne sont pas seuls, il y a aussi les poissons. Ainsi, donner au récit un titre comme « multiplication des pains » est trompeur et surtout oriente vers une interprétation contestable.

Jésus apparaît ici comme le bon berger pris de compassion pour la foule affamée. Il la nourrit de sa parole (6,34) avant de l’installer en bon ordre (6,40) sur « l’herbe verte » (6,39). Alors, il dresse la table d’un fabuleux festin qui nourrit une foule immense de « cinq mille hommes » (6,44) et avec surabondance : douze paniers de restes (6,43). Nous sommes à la fin des temps : le Berger messianique rassemble le nouveau peuple de Dieu et le nourrit à la table de la parole (6,34) et du pain (6,42). N’est-ce pas ce qui nous arrive le dimanche à la messe ?

Miracle ou fait historique

« Nos sources ne nous permettent pas de préciser les détails de l’événement, puisque nous devons tenir compte de l’influence du miracle du même genre effectué par Élisée (2 R 4,42-44) et de la tradition du dernier repas de Jésus, dans la manière de raconter le récit au cours des décennies chrétiennes successives.

Pourtant, je pense que les critères d’attestation multiple et de cohérence rendent plutôt vraisemblable que derrière le récit de la nourriture de la foule par Jésus, se trouve un repas commun particulièrement mémorable, composé de pains et de poissons, un repas chargé de résonances eschatologiques et pris de manière festive par Jésus et ses disciples avec une grande foule sur les bords de la mer de Galilée. » (J.-P. MEIER, Un certain juif, Jésus, 2005)

Abbé Marcel Villers

 

Clés pour lire l’évangile de Marc : 25. Une révélation pour Jésus

Clé pour lire l’évangile de Marc

Dans cette série hebdomadaire (parution le mercredi matin), nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Marc. Cette semaine : Mc 5,21-43 du 13e dimanche du temps ordinaire.

25. Une révélation pour Jésus

Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui (Mc 5,30)

C’est la mort que Jésus affronte, la mort sous deux de ses visages. La mort lente, tout d’abord, celle qui nous ronge inexorablement comme cette femme dont le sang, la vie, se perd. La mort soudaine qui s’abat inopinément comme sur cet enfant, mort révoltante et scandaleuse.

Qui peut vaincre la mort ? Restent la résignation devant l’inéluctable ou la révolte devant l’absurde. Jésus ouvre une troisième voie : la foi. C’est celle de cette femme qui « vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. » (5,27) A l’instant, elle fut guérie.

Quant à Jésus, « il se rendit compte qu’une force était sortie de lui » (5,30) On peut penser que ce jour-là, Jésus a compris qu’un certain pouvoir lui était donné, un peu comme ces personnes qui un jour, se rendent compte qu’elles ont reçu un don de guérir. Et Jésus mit ce don au service de l’annonce du Règne de Dieu.

Jésus, un thaumaturge

De nombreux récits des guérisons dues à Jésus figurent dans les évangiles. La transmission de ces récits a été suscitée par un fait historique : Jésus était un thaumaturge, c’est-à-dire capable d’actes étonnants ou miracles. Comment Jésus a-t-il compris ce pouvoir ?

Il a compris ses miracles à la lumière du milieu culturel où il vivait, non comme des prodiges, mais comme des paroles divines concrétisées. Jésus s’est lui-même compris à partir de ses miracles qui ont été des signes d’abord pour lui, signes de sa vocation de Messie dont on attendait certains actes précis : « les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les sourds entendent, les morts ressuscitent… » (Mt 11,5) Jésus ne s’est pas installé comme guérisseur ; il a guéri pour révéler que le Règne de Dieu arrivait par lui. Son pouvoir de guérir, il l’a mis au service de sa mission.

Abbé Marcel Villers