Temps liturgique : le carême

Le carême

La mort-résurrection du Christ est le cœur de la foi chrétienne et fut longtemps la seule fête liturgique célébrée chaque dimanche. A partir du 2e s., on fixe un jour anniversaire pour célébrer la résurrection : la fête de Pâques qui devient le centre de l’année.

Une telle fête doit être préparée par le jeûne et la prière. C’est le premier des facteurs qui vont contribuer à la naissance du carême. A la fin du 2e s., on célèbre un « triduum pascal » qui s’étend du vendredi saint au dimanche de la résurrection. Progressivement, avant le 4e s., c’est toute la semaine qui est orientée vers la nuit de Pâques et s’ouvre par le dimanche de la Passion. Sous l’influence des pèlerins revenant de Terre Sainte, on introduit une procession commémorant l’entrée de Jésus à Jérusalem. Plus tard, venant de Germanie, on ajoute la bénédiction des rameaux.

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Fêtes et temps liturgiques : Mercredi des Cendres

Mercredi des Cendres 

Trois caractéristiques font l’identité du mercredi des cendres : il est le premier jour du carême, un jour de jeûne, et comporte un rite qui lui est propre : l’imposition des cendres.

Le premier jour du carême est fixé, depuis le VIe s., au mercredi qui précède le premier dimanche du carême. La raison, apparue au IVe s., est d’obtenir une durée du carême comptant effectivement 40 jours de jeûne, en imitation de celui du Christ au désert. Comme on ne jeûne pas le dimanche, et qu’il faut exclure les vendredi et samedi saints, qui appartiennent au triduum pascal, les 40 jours commencent un mercredi. « Le temps du carême va du mercredi des cendres à la messe du jeudi saint exclusivement » (Normes universelles de l’année liturgique, 1969, n°28).

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ART ET FOI – Saint Antoine, ermite, fêté le 17 janvier

ANTOINE LE GRAND (251-356)

Ermite et abbé en Haute-Égypte. Père des moines

Invoqué pour la race porcine et contre le « zona » appelé populairement « feu de Saint Antoine » ; contre le « mal des Ardents », sorte d’épilepsie causée par l’ergot du seigle.

Description et interprétation du panneau du plafond de la nef de l’église de Theux (1630)

Le saint est vêtu d’une robe de bure recouverte d’une cape avec capuchon, c’est l’habit des Antonins, moines d’une abbaye du Dauphiné qui passent pour avoir reçu, au XIe s., les reliques de saint Antoine, d’où leur nom d’Antonins. Cet ordre se spécialisa dans l’accueil fait aux personnes atteintes de maladies contagieuses et essaima contribuant ainsi à répandre le culte d’Antoine, devenu un saint guérisseur de la peste, la gale et autres infections (Michel PASTOUREAU et Gaston DUCHET-SUCHAUX, La Bible et les saints, Paris, 2017, p.68-69).

Sur le panneau, Antoine contemple une croix, signe de pénitence, et lit les Écritures où il puise la force de vaincre les tentations.
Sur la tablette devant lui, on voit une clochette. Derrière lui, on aperçoit la tête d’un animal avec le groin caractéristique du porc, mais avec une longue corne (référence au diable) qui se développe à partir du sommet du crâne. A partir du Moyen-Âge, le cochon – image du tentateur – accompagne Antoine dans l’iconographie occidentale.
La clochette et le cochon évoquent l’interdiction faite aux porcs d’errer librement dans les rues, à l’exception de ceux des Antonins reconnaissables à leur clochette.

Devenu orphelin, Antoine, jeune chrétien de Haute-Égypte, venait d’hériter des biens de sa famille quand, en entrant dans une église, il entendit ces paroles : Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu as, donne-le aux pauvres, et suis-moi (Mt 19,21). Antoine, âgé de vingt ans, obéit à cette parole de Jésus. « Il va alors vivre en ermite dans un sépulcre désaffecté. Aussitôt commencent de violents combats contre le démon qui le tentera toute sa vie ; ce qui a donné naissance à l’iconographie des tentations de saint Antoine, surtout au XVe s.
A trente-cinq ans, il s’enfonce seul dans le désert à la recherche d’une solitude parfaite ; pendant vingt ans, il occupe un fortin abandonné. Sa réputation de sainteté lui amène de nombreux disciples, si bien qu’il va fonder pour eux plusieurs monastères sur les rives du Nil. Il devient ainsi le Père des moines cénobites. En 311, il est à Alexandrie, où il combat l’hérésie arienne et encourage les chrétiens persécutés par les Ariens. Il meurt dans une caverne du désert, âgé de cent cinq ans. Son influence fut immense grâce surtout à sa célèbre « Vie » écrite par son ami saint Athanase, évêque d’Alexandrie (326-373) » (Missel romain quotidien, Hautecombe, 1961).

Abbé Marcel Villers
Illustration : plafond de l’église de Theux (photo IRPA)