SOURCES : 20. JEÛNE ET ÉCOLOGIE

SOURCES

Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité.  Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement.  Chaque jeudi, vous est proposé un texte à lire, méditer, prier.

Abbé Marcel Villers

 

20. LE JEÛNE, UNE DÉMARCHE ÉCOLOGIQUE

Le jeûne introduit entre l’homme et le monde la distance du respect. On est au fondement de l’écologie.

« Dans l’épreuve imposée par Dieu à la liberté et à la confiance d’Adam, l’Église ancienne voyait le commandement du jeûne : il eût fallu que l’homme au lieu de se jeter sur le monde comme sur une proie, apprît à le contempler comme un don de Dieu et une échelle ver lui.
Dans cette perspective, nous retrouvons le péché comme captation et égocentrisme, volonté d’utiliser et de consommer le monde au lieu de le transfigurer.
Le Christ, en contraste, a jeûné quarante jours au désert, pour montrer au Tentateur que l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu (Mt 4, 4).

Le jeûne signifie donc un changement radical dans notre relation avec Dieu et avec le monde. Il empêche l’homme de s’identifier au monde dans la seule perspective de la possession pour assumer le monde dans une lumière venue d’ailleurs.
Tout être, toute chose, devient alors objet de contemplation. » (Olivier CLÉMENT, Sources. Les mystiques chrétiens des origines, 1982)

Olivier CLÉMENT (1921-2009). Originaire du sud de la France, jeune professeur de lettres, il se convertit à la foi chrétienne et, à trente ans, reçoit le baptême dans l’Église Orthodoxe. Il se familiarise avec la pensée spirituelle et théologique russe en France dont le cœur est l’Institut de théologie Saint-Serge de Paris où il enseignera par la suite.

Temps liturgique : le carême

Le carême

La mort-résurrection du Christ est le cœur de la foi chrétienne et fut longtemps la seule fête liturgique célébrée chaque dimanche. A partir du 2e s., on fixe un jour anniversaire pour célébrer la résurrection : la fête de Pâques qui devient le centre de l’année.

Une telle fête doit être préparée par le jeûne et la prière. C’est le premier des facteurs qui vont contribuer à la naissance du carême. A la fin du 2e s., on célèbre un « triduum pascal » qui s’étend du vendredi saint au dimanche de la résurrection. Progressivement, avant le 4e s., c’est toute la semaine qui est orientée vers la nuit de Pâques et s’ouvre par le dimanche de la Passion. Sous l’influence des pèlerins revenant de Terre Sainte, on introduit une procession commémorant l’entrée de Jésus à Jérusalem. Plus tard, venant de Germanie, on ajoute la bénédiction des rameaux.

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Fêtes et temps liturgiques : Mercredi des Cendres

Mercredi des Cendres 

Trois caractéristiques font l’identité du mercredi des cendres : il est le premier jour du carême, un jour de jeûne, et comporte un rite qui lui est propre : l’imposition des cendres.

Le premier jour du carême est fixé, depuis le VIe s., au mercredi qui précède le premier dimanche du carême. La raison, apparue au IVe s., est d’obtenir une durée du carême comptant effectivement 40 jours de jeûne, en imitation de celui du Christ au désert. Comme on ne jeûne pas le dimanche, et qu’il faut exclure les vendredi et samedi saints, qui appartiennent au triduum pascal, les 40 jours commencent un mercredi. « Le temps du carême va du mercredi des cendres à la messe du jeudi saint exclusivement » (Normes universelles de l’année liturgique, 1969, n°28).

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En tes mains, Seigneur, je remets mon esprit…

ChristenCroix

… il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort,
et il a été compté avec les pécheurs,
alors qu’il portait le péché des multitudes
et qu’il intercédait pour les pécheurs.

(Isaïe, 53, 12)

En tes mains, Seigneur, je remets mon esprit !

(Psaume 30)

Si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ?

C’est toi-même qui dis que je suis roi.
Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci :
rendre témoignage à la vérité.
Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix.

« Voici votre roi. »
Alors ils crièrent :
« À mort ! À mort ! Crucifie-le! »

Tout est accompli.

Celui qui a vu rend témoignage,
et son témoignage est véridique;
et celui-là sait qu’il dit vrai
afin que vous aussi, vous croyiez.

(Jn, 18, 1 – 19, 42 – extraits)

Citations extraites des lectures de la célébration de la Passion du Seigneur, le vendredi saint.

Le vendredi saint, l’Église nous invite à jeûner (un repas complet par jour). Le jeûne de nourriture n’est pas toujours possible : dans ce cas, le choix d’une autre privation (télévision, internet, distractions, etc.) nous permet également de partager la souffrance de ceux qui n’ont pas de pain, matériel et spirituel, et nous nous associons aux épreuves que le Christ a traversées, pour la rédemption de chacun d’entre nous.

P.S. Merci à Jean-François Kieffer !