Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile. Cette semaine, Lc 18, 9-14 du 30e dimanche ordinaire.
51. Le juste aux yeux de Dieu
Pour certains, convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres.
(Lc 18, 9)
Être juste, c’est être ajusté à Dieu, agir en conformité avec sa volonté, sa Loi. Deux manières d’être religieux, deux types de rapport à Dieu sont présentés par Jésus.
L’un est bon pratiquant, observateur zélé des commandements, je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne (18, 12) au Temple. L’autre se frappait la poitrine (18, 13) et implorait le pardon de Dieu alors que le premier rendait grâce à Dieu parce que je ne suis pas comme les autres hommes (18, 11).
Lequel des deux est juste aux yeux de Dieu ? Celui qui est convaincu de ne pas l’être et qui se méprise plutôt que les autres.
Les publicains
Le terme « publicain » vient du latin et désigne le titulaire d’une fonction officielle (publique), exercée au nom de l’État, ici celle de percevoir les taxes. Le terme grec (telônes) utilisé par l’évangéliste se traduit littéralement par « taxateur ». « Les impôts (fonciers et capitation) étaient perçus par des fonctionnaires d’État ; les douanes (péages) d’un district étaient par contre affermées, sans doute au plus offrant. Les publicains les exploitaient donc pour eux. Il y avait bien un tarif d’État mais les publicains trouvaient toujours un moyen de flouer le public. Dans l’opinion publique, ils étaient mis au même rang que les brigands et tous les hommes de bien les tenaient à l’écart. Ils étaient considérés comme impurs, du fait de leurs contacts fréquents avec les non-juifs et de leur profession assimilée au vol. » (J. JÉRÉMIAS, Les paraboles de Jésus, 1962)
Abbé Marcel Villers