Clés pour lire l’évangile de Jean : 30. Nouvelle naissance

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Jean. Après le temps pascal, nous reprenons la lecture continue de l’évangile. Jésus rencontre Nicodème : Jn 3,1-10.

30. Nouvelle naissance

A moins de naître d’en-haut, on ne peut voir le royaume de Dieu.
(Jn 3,3)

Renaître, devenir un être nouveau, mener une vie différente, recommencer à neuf : qui d’entre nous, un jour ou l’autre, n’en a pas rêvé ? Mais combien de rêves se réalisent ? « Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? » (3,4) Comment, à l’intérieur de l’être ancien que nous sommes, pourrait surgir la vie nouvelle ? C’est que « ce qui est né de la chair est chair » (3,6), c’est-à-dire faible, périssable, mortel, éphémère. « Il vous faut naître d’en haut » (3,7), répond Jésus.

« Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient, ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » (3,8) Dans bien des religions, on appelle deux-fois-nés ceux qui entrent dans le monde de l’esprit, dans la vie spirituelle. Nés une fois du sang et de la volonté de la chair, et une seconde fois nés de l’Esprit, nés de Dieu. Cette naissance nouvelle est une expérience intérieure dont on ne sait la source mais dont on voit l’effet.

Nicodème

Nicodème était pharisien, un notable parmi les Juifs (3,1), membre du sanhédrin. C’est en qualité de docteur de la Loi, un maître qui enseigne Israël (3,10), qu’il appartenait à cette haute assemblée qui était à la fois la cour suprême pour les délits contre la Loi et une académie théologique chargée de fixer la doctrine et de contrôler toute la vie religieuse. Nicodème y prendra la défense de Jésus qu’on cherche à arrêter (7, 50). C’est de nuit (3,2) qu’il vint trouver Jésus. La nuit était propice, au dire des rabbins, à l’étude de la Loi et aux entretiens religieux. Il considère Jésus comme un maître, un Rabbi et entre en débat avec lui en qui il croit à cause des signes (3,2) qu’il produit. On le retrouve lors de l’ensevelissement de Jésus pour lequel il offre baume et parfum précieux (19,39) lors de la mise au tombeau. (ACEBAC, Les Évangiles, 1983)

Abbé Marcel Villers

Clés pour lire l’évangile de Luc 51. Le juste aux yeux de Dieu

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile. Cette semaine, Lc 18, 9-14 du 30e dimanche ordinaire.

51. Le juste aux yeux de Dieu

Pour certains, convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres.
(Lc 18, 9)

Être juste, c’est être ajusté à Dieu, agir en conformité avec sa volonté, sa Loi. Deux manières d’être religieux, deux types de rapport à Dieu sont présentés par Jésus.
L’un est bon pratiquant, observateur zélé des commandements, je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne (18, 12) au Temple. L’autre se frappait la poitrine (18, 13) et implorait le pardon de Dieu alors que le premier rendait grâce à Dieu parce que je ne suis pas comme les autres hommes (18, 11).
Lequel des deux est juste aux yeux de Dieu ? Celui qui est convaincu de ne pas l’être et qui se méprise plutôt que les autres.

Les publicains

Le terme « publicain » vient du latin et désigne le titulaire d’une fonction officielle (publique), exercée au nom de l’État, ici celle de percevoir les taxes. Le terme grec (telônes) utilisé par l’évangéliste se traduit littéralement par « taxateur ». « Les impôts (fonciers et capitation) étaient perçus par des fonctionnaires d’État ; les douanes (péages) d’un district étaient par contre affermées, sans doute au plus offrant. Les publicains les exploitaient donc pour eux. Il y avait bien un tarif d’État mais les publicains trouvaient toujours un moyen de flouer le public. Dans l’opinion publique, ils étaient mis au même rang que les brigands et tous les hommes de bien les tenaient à l’écart. Ils étaient considérés comme impurs, du fait de leurs contacts fréquents avec les non-juifs et de leur profession assimilée au vol. » (J. JÉRÉMIAS, Les paraboles de Jésus, 1962)

Abbé Marcel Villers