ART ET FOI : Saint Barnabé

BARNABÉ
Né à Chypre, apôtre, compagnon de Paul dans un de ses voyages missionnaires. Fêté le 11 juin.

Attributs
Portant la pèlerine du marcheur, il tient en main une lance (qui devrait être un bâton de marche) et le livre de l’Évangile.

Ce panneau, œuvre de Helbig (1821-1906), fut ajouté en 1871, au plafond de l’église de Theux, pour remplacer un autre détérioré

Chypriote de naissance, Barnabé s’appelait en réalité Joseph. « Membre de la colonie juive de Chypre à Jérusalem et attaché comme lévite au service du Temple, Joseph se convertit dès les premières années du christianisme. Il vendit son champ et en apporta le prix aux apôtres (Ac 4, 36-37) qui le surnommèrent Barnabé, c’est-à-dire « fils du réconfort, de l’encouragement ». Ce curieux surnom laisse supposer que Barnabé était reçu tout autant dans les communautés d’origine juive que dans celles qui venaient de l’hellénisme. Durant sa vie entière, il sera le conciliateur entre les tenants des deux cultures. » (Missel de l’Assemblée chrétienne, Bruges, 1964, p.1401)

Ainsi, c’est lui qui accueille Paul dont on se méfiait encore et l’introduit dans les cercles judéo-chrétiens (Ac 9, 26-27) de Jérusalem. Barnabé est ensuite envoyé à Antioche où il est à l’origine de l’épanouissement de la communauté (Ac 11, 22-30), avec Paul qu’il était allé rechercher à Tarse. Antioche est le premier exemple d’une Église rassemblant plus de Grecs que de Juifs (Ac 11,19-21).

Avec Marc, son cousin, Barnabé accompagne Paul dans son premier voyage missionnaire en Asie Mineure (Ac 13-14), mais la personnalité trop forte de Paul l’obligea à poursuivre seul son apostolat, Paul refusant la compagnie de Marc (Ac 15, 36-40). C’est Chypre que Barnabé et Marc vont alors évangéliser. C’est là qu’il devait subir le martyre.

Le martyrologe romain rapporte : « A Salamine, en Chypre, l’anniversaire de saint Barnabé apôtre, cypriote d’origine. Il fut avec saint Paul institué par les disciples apôtre des Gentils, et parcourut avec lui de nombreuses régions, remplissant le ministère de la prédication évangélique qui lui avait été confié. Revenu enfin dans l’île de Chypre, il couronna son apostolat par un glorieux martyre. A l’époque de l’empereur Zénon, son corps fut découvert sur la révélation qu’il en fit lui-même, et avec lui fut également trouvé un exemplaire de l’évangile de saint Matthieu, écrit de la main de Barnabé. »

Abbé Marcel Villers
Illustration : plafond de l’église de Theux © KIK-IRPA, Bruxelles

 

Clés pour lire l’évangile de Matthieu : 30. Vocation

Dans cette série hebdomadaire (parution le mercredi matin), nous voulons fournir, cette année, des clés pour ouvrir et apprécier l’évangile de Matthieu. Comme la liturgie s’éloigne de la lecture de Matthieu jusqu’à la mi-juin, nous prenons la lecture continue de l’évangile de Matthieu. Aujourd’hui : Mt 9, 9-13.

30. L’appel

Matthieu se leva et le suivit. (Mt 9,9)

Matthieu, l’homme qui est assis à son bureau, est un percepteur. Il est, en effet, chargé du recouvrement des impôts, contributions ou amendes. Et voilà que Jésus « le vit en passant et lui dit : « Suis-moi. » (9,9). Matthieu entend et obéit, il se lève et accueille Jésus dans sa maison où se réunissent beaucoup de publicains et de pécheurs. Jésus et ses disciples sont à table avec eux.

Aux critiques des pharisiens, Jésus répond : « Allez apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le sacrifice. » (9,13) C’est bien la miséricorde qui le fait aller vers les malades plutôt que les bien portants. Cette communauté de table de Jésus avec les pécheurs est la réalité du culte nouveau dont le repas eucharistique est l’expression.

Matthieu, le collecteur d’impôt devenu apôtre

Matthieu (Mt 9,9) est collecteur d’impôts à Capharnaüm. Il est appelé Lévi par Marc (2,15) et Luc (6,27). Marc précise qu’il est « fils d’Alphée » (Mc 2,14) et serait donc le frère de Jacques présenté lui aussi comme « fils d’Alphée » (Mc 2,18). Sa vocation constitue un des épisodes populaires de la vie de Jésus, en raison de la personnalité de l’appelé, un publicain ou collecteur d’impôts au bénéfice des Romains. Après la Pentecôte, les témoins des premiers siècles nous disent que Matthieu est allé évangéliser l’Éthiopie pour les uns, la Perse ou la Syrie pour d’autres, enfin la Macédoine ou le Pont-Euxin. Bref, pas de réponse sûre. Une même incertitude concerne sa mort. Pour les uns, de mort naturelle, pour beaucoup d’autres, il aurait connu le martyre mais il n’y a pas d’accord sur le type de supplice qu’il aurait subi : décapité, brûlé vif ou lapidé. Il est traditionnellement représenté avec une hallebarde.

Abbé Marcel Villers

ART ET FOI. Saint Pierre, apôtre. Fêté le 22 février

Saint PIERRE

Apôtre, martyr à Rome. Selon la tradition, premier évêque de Rome.
Premier titulaire de l’église de Theux, celui donné à l’édifice mérovingien (VIIe-IXe s.).
Fêté en même temps que Paul le 29 juin car selon le martyrologe romain : « Pierre et Paul souffrirent la même année et le même jour sous l’empereur Néron.  Le premier fut crucifié dans la Ville, la tête en bas… » Selon les historiens, Pierre, venu à Rome pour y consolider l’Église naissante, est martyrisé en l’an 64 probablement, Paul en 67.
Fête de la Chaire de Pierre le 22 février où l’on honore la cathèdre de l’évêque de Rome, symbole de son autorité sur Rome et l’Église.
Une troisième fête, anciennement au 1er août, célèbre Saint-Pierre-aux-Liens dont les chaînes sont vénérées dans la basilique romaine du même nom.
Saint Pierre est honoré comme protecteur des cordonniers, maçons, pêcheurs, poissonniers, fabricants de clés, concierges et portiers.(Rosa GIORGI, Comment reconnaître les saints, 2017, p. 304)

Iconographie
Le panneau du plafond est conforme à la physionomie de Pierre fixée dès le Ve s. sur la base d’Eusèbe de Césarée (IIIe-IVe s.) : cheveux courts et bouclés, barbe courte et frisée, crâne chauve (signifiant la tonsure qui fait de lui le premier prêtre) d’où émerge une touffe de cheveux sur le front. Parmi ses attributs classiques : les clés, le coq, un livre, parfois la barque. Notre panneau reprend le plus ancien : les clés. Pierre tient deux clés liées, une d’or (le ciel) et une d’argent (la terre) ; il a les clés du ciel et de la terre qui symbolisent le pouvoir suprême, celui de lier et de délier pour l’éternité, celui d’absoudre ou d’excommunier. Les deux clés sont liées ensemble car le pouvoir d’ouvrir et de fermer est un seul. Ce pouvoir en fait le portier ou concierge du paradis. A partir du XIIIes., il est représenté vêtu comme un évêque ou un pape ; les deux clés figurent dans les armes pontificales avec la tiare à partir de la fin du XIIes.

Simon est un pêcheur de Bethsaïde (Jn 1,44), établi plus tard avec sa femme et sa famille à Capharnaüm (Mc 1,21-23). Il devient disciple de Jean-Baptiste avec son frère André qui l’introduit ensuite auprès de Jésus (Jn 1,41). Il accompagne Jésus tout au long de sa vie publique et est associé aux moments clés comme la Transfiguration ou la profession de foi demandée par Jésus avant la montée vers Jérusalem. C’est alors qu’il mérite le surnom de Pierre (Mt 16,17-19). Il reniera Jésus lors de son arrestation, mais pleurera de repentir. Il est le premier témoin du tombeau vide (Mc 16,7). Il prend la direction de la communauté chrétienne et suivra Paul pour ouvrir l’Église aux païens (Ac 10-11). Il rejoint Rome, y confirme l’Église naissante et y meurt martyr en 64.

Abbé Marcel Villers
Illustration : plafond de l’église de Theux (IRPA)