Histoire des missions : 19. Les prêtres-ouvriers

19. Les prêtres-ouvriers

Dès la fin de la seconde guerre mondiale, la découverte de la déchristianisation de l’Europe va provoquer la transformation missionnaire de la vie de l’Église qui va s’illustrer par le mouvement des prêtres-ouvriers.  Il s’agissait pour eux de « sortir » d’une Église confortable et se déplacer dans le monde du travail. Être au plus près des ouvriers, partager leurs conditions de vie, manifester ainsi leur solidarité au nom de l’Évangile. Missionnaires, ils l’étaient non par une volonté de conquête, mais par le partage de vie, l’être-avec, le déplacement vers les périphéries sociales.

Un Verviétois, Charles Boland (1895-1974), est ordonné prêtre en 1921 et affecté comme professeur à l’Institut technique Saint-Laurent à Liège. Pour perfectionner ses connaissances pratiques, il fait un premier stage dans une usine de textile, ensuite dans une fonderie verviétoise, puis d’autres échelonnés sur dix ans. De ce fait, Charles Boland devient le premier prêtre à faire l’expérience du travail en usine. Il veut aller plus loin et se faire prêtre-ouvrier, partager les conditions de vie du monde ouvrier. Ce n’est qu’en 1942 que l’évêque l’y autorise. Il entre comme tronçonneur à Tubes-Meuse, à Flémalle. En 1946, un autre Verviétois, Armand Jaminet, capucin, que sa captivité en Allemagne a sensibilisé au problème ouvrier, entre au Val Saint Lambert, à Seraing, comme tailleur de cristaux. Le 29 décembre 1946, à Banneux, l’abbé Charles Boland, Damien Reumont et Pierre-Baptiste, capucins, tous trois ouvriers dans des usines de Flémalle, ainsi que quatre laïcs font acte de consécration en tant que « Missionnaires-ouvriers » à Notre-Dame de Banneux. Ils prendront bientôt le nom d’Ouvriers de la Vierge des Pauvres. Ils s’engagent « à revêtir la salopette, à prendre les outils, à descendre dans la bure (puits de mine), bref à vivre à l’usine la même vie que leurs frères ouvriers, à courir les mêmes dangers que lui, à ressentir les mêmes souffrances. » (Revue Banneux-N.D., 1947, janvier-février, n°6, p.12-14).

La signification spirituelle, sacerdotale, de leur présence est bien exprimée par l’abbé Boland : « Je viens à l’usine comme délégué principal de la communauté devant Dieu. Je viens lui offrir toutes les grandeurs du Travail, valoriser ainsi cette immense richesse perdue jusqu’ici. Je viens surtout intercéder et, encore plus, être l’adorateur, porte-parole silencieux de la communauté du travail de mon usine. » L’image ci-joint (Ed. des Ouvriers de la Vierge des Pauvres-Banneux, C.D.L.) illustre bien cette mystique.

En conclusion, « les prêtres au travail, écrit Charles Boland, ne sont pas de simples instruments apostoliques à la manière du sel tombant dans la soupe. Ils pénètrent dans le monde ouvrier avec le plus grand respect ; ils se contentent d’une présence très humble, d’une présence qui est partage complet de la condition ouvrière. Vivre en même temps l’Évangile avec les ouvriers. Pour finir, cette vie avec eux cherche à faire reconnaître que le Christ vit déjà en eux. » (Durée percée, 1968)

Abbé Marcel Villers

Histoire des missions : 17. La SAM

La S.A.M. ou Société des auxiliaires des missions

Le Père Lebbe (1877-1940), missionnaire belge de la congrégation des Lazaristes, est envoyé en Chine en 1901. Il y devient rapidement le promoteur d’une Église authentiquement chinoise, ce qui provoque de violentes oppositions. Sa congrégation le renvoie en Europe pour apaiser les choses.

« Quand il arrive en Europe en 1920, Vincent Lebbe est habité par cette idée d’une hiérarchie chinoise pour une Église véritablement chinoise. Pour y parvenir, il pense à deux choses : donner une formation solide dans divers domaines aux étudiants chinois présents en Europe pour qu’à leur retour en Chine, ils puissent prendre en main leur pays et leur Église. D’autre part, former des prêtres occidentaux qui se mettraient au service des évêques autochtones au cas où Rome en ordonnerait quelques-uns. » Pendant son séjour forcé en Europe, le Père Lebbe s’occupe des étudiants chinois. Lors d’une conférence à Verviers, en 1922, il fait la connaissance de l’abbé André Boland qui accepte de se charger des étudiants chinois de Belgique. Rapidement, il accueille des jeunes chinois à la paroisse Sainte-Julienne et les met en contact avec le groupe de jeunes verviétois qu’il anime depuis des années.

Le 28 octobre 1926, Pie XI ordonne six évêques chinois dont le premier soin est de chercher un prêtre séculier européen qui accepterait d’être à leur service et incardiné dans leur diocèse. Ils obtiennent de l’évêque de Liège que l’abbé Boland soit mis à la disposition de leur projet. Ainsi va naître progressivement ce qui deviendra la SAM.

Au début, on parle des « Prêtres Auxiliaires des Missions » et les premiers candidats sont recrutés dès 1927. Trois ans après, le premier prêtre part pour la Chine. A partir de 1930, le premier objectif : servir les évêques chinois, s’élargit et devient servir tout évêque autochtone de quelque pays que ce soit. Le 1er juin 1939 à Banneux, la Société des Auxiliaires des Missions (S.A.M.) et la Société des Auxiliaires Laïques des Missions (S.A.L.M) sont reconnues officiellement par Mgr Kerkhofs. « Cette nouvelle manière de concevoir le statut du missionnaire comme auxiliaire qui refuse toute dignité ecclésiastique et qui est totalement donné à l’évêque autochtone en tant que prêtre diocésain au même titre que tous les autres prêtres autochtones, est très novatrice pour l’époque. »

En 1982, les membres de l’Assemblée générale de la S.A.M. décident que la Société a rempli sa mission et n’a plus de raison spécifique d’exister. La SAM a formé 118 prêtres qui ont servi dans plus de 30 diocèses en Asie ou en Afrique.

Abbé Marcel Villers

Sur tout ceci, voir Gabriel BANYANGIRA RUSAGARA, La Société des Auxiliaires des Missions (SAM), de 1926 à 1940. Des prêtres occidentaux au service des évêques autochtones (chinois), Louvain, 2020.

Marche des Pères de Famille 2019 dans notre UP et à Banneux

Sainte et heureuse année 2019 !
Il est de coutume, et c’est tant mieux, d’offrir ses vœux pour l’année qui commence. Et nous ne dérogerons pas à cette tradition ! Ce sont généralement les vœux de bonheur, de réussite, de prospérité et de santé qui tiennent le haut du panier.

Et si cette année nous nous offrions mutuellement des vœux de sainteté ?
De cette sainteté « ordinaire » accessible à tous et que le pape François nous exhorte de vivre au quotidien, en nous laissant porter par la prière et le message du Christ. De cette sainteté qui rend la vie plus heureuse, plus paisible, qui remet l’Homme au centre de nos préoccupations, qui privilégie les relations humaines, qui nous réapprend la notion du service et de l’écoute.

C’est ce thème que nous avons choisi pour la Marche des Pères de Famille 2019 et nous espérons que vous répondrez nombreux à cet appel !

Le samedi 16 mars, la Marche débutera dans notre Unité pastorale à Desnié (messe à 10h30) et passera par La Reid, vers 15h.

Qu’est-ce que la Marche des Pères de famille ?

La Marche des Pères de Famille (MPF) est organisée par des pères qui ressentent le profond besoin de se retrouver « entre hommes » pour partager leurs sentiments de père, d’époux et de chrétien (pour la plupart) sur un thème donné dans un climat de totale confiance et d’abandon. La MPF est très attachée à saint Joseph. C’est la raison pour laquelle elle a lieu aux environs du 19 mars, date de la fête du saint patron. Elle est à la portée de tous : faible kilométrage, aucun tronçon difficile ou physique, utilisation de chemins ou de petites routes peu fréquentées.

Les occasions sont rares au cours de l’année de pouvoir ainsi se confier, s’accorder un temps de réflexion, de méditation et de camaraderie et bien sûr prier ensemble.

La marche a la vertu de dérouiller les muscles et aussi de déverrouiller les portes de notre âme et de notre cœur ! Elle favorise les échanges, voire les confidences. Elle ne juge pas les personnes, elle ne les condamne pas. Elle permet le questionnement, elle accepte les non-réponses. Elle procure réconfort et soutien. Elle apporte la joie de l’évangile !

Nous accueillons tous les hommes pour qui la paternité revêt une importance certaine, paternité au sens large s’entend. Même si cette marche est d’essence chrétienne, nous accueillons ceux qui sont en recherche, qui doutent, voire qui ne sont pas chrétiens mais qui ont un grand respect pour notre religion.

Notre marche s’appuie beaucoup sur le soutien spirituel et matériel des frères de Saint Jean de Banneux. La communauté Saint Jean a été assez vite impliquée dans l’accompagnement du pèlerinage des pères de famille de Cotignac et il nous est apparu évident de continuer cette collaboration, ici en Belgique.

De plus en plus de prêtres nous rejoignent et nous accompagnent chaque année. En 2016, nous avions marché en compagnie des frères de la fraternité de Tibériade (Lavaux-Sainte Anne). Ce fut une grande joie de les avoir à nos côtés !

Pour vous inscrire dès à présent, rien de plus simple : cliquez sur le lien ci-dessous et laissez-vous guider. Mais ne traînez pas et aidez les organisateurs en vous inscrivant rapidement (avant le 3 mars).

https://www.eventbrite.fr/e/inscription-marche-des-peres-de-famille-2019-54549398720

Aidez-nous aussi à faire connaître la marche des pères : invitez vos amis et vos prêtres, diffusez cette invitation, allez sur la page Facebook et « likez-la », placardez les affiches dans vos paroisses (vous les trouverez dans la page inscription du site de la MPF). Nous comptons sur vous !

À bientôt à Banneux !

Une balade contée pour la Toussaint, ça vous tente ?

2014-10-31 - BaladeBanneux