SOURCES : 73. PRÊTONS L’OREILLE

SOURCES

Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité. Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement. Chaque jeudi, vous est proposé un texte à lire, méditer, prier.

Abbé Marcel Villers

Prêtons l’oreille

« Revenons, frères et sœurs. Revenons à Dieu de tout notre cœur. En ces semaines de Carême, faisons place à la prière d’adoration silencieuse, dans laquelle nous restons à l’écoute de la présence du Seigneur, comme Moïse, comme Élie, comme Marie, comme Jésus.
Avons-nous réalisé que nous avons perdu le sens de l’adoration ? Revenons à l’adoration. Prêtons l’oreille du cœur à Celui qui, dans le silence, veut nous dire :
« Je suis ton Dieu : Dieu de miséricorde et de compassion, le Dieu du pardon et de l’amour, le Dieu de la tendresse et de la sollicitude. […] Ne te juge pas toi-même. Ne te condamne pas. Ne te refuse pas toi-même. Laisse mon amour toucher les recoins les plus profonds et cachés de ton cœur et te révéler ta beauté, une beauté que tu as perdue de vue, mais qui te deviendra à nouveau visible dans la lumière de ma miséricorde ».
Le Seigneur nous appelle :

« Viens, viens, laisse-moi sécher tes larmes et laisse ma bouche venir plus près de ton oreille et te dire : Je t’aime, je t’aime, je t’aime » (H. Nouwen).

Croyons-nous que le Seigneur nous aime, que le Seigneur m’aime ? »

(Pape François, Homélie du mercredi des cendres, 2024)

SOURCES : 72. ENTRE DANS LE SECRET

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Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité.  Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement.  Chaque jeudi, vous est proposé un texte à lire, méditer, prier.

Abbé Marcel Villers

Entre dans le secret 

Saint Anselme d’Aoste nous a laissé cette exhortation :
« Fuis un moment tes occupations,
cache-toi un peu de tes pensées tumultueuses.
Rejette maintenant tes pesants soucis,
et remets à plus tard tes tensions laborieuses.
Vaque quelque peu à Dieu,
et repose-toi quelque peu en Lui.
Entre dans la cellule de ton âme,
exclus tout hormis Dieu et ce qui t’aide à le chercher ;
porte fermée, cherche-le.
Dis maintenant, tout mon cœur, dis maintenant à Dieu :
Je cherche ton visage, ton visage, Seigneur, je le recherche » (Proslogion, 1).

Écoutons donc, en ce temps de Carême, la voix du Seigneur qui ne se lasse pas de nous répéter : entre dans le secret. Entre dans le secret, reviens au cœur. C’est une invitation salutaire, pour nous qui vivons souvent de manière superficielle, qui nous agitons pour être remarqués, qui avons toujours besoin d’être admirés et appréciés.

Sans nous en rendre compte, nous nous retrouvons à ne plus avoir de lieu secret dans lequel nous arrêter et nous protéger, immergés dans un monde où tout, y compris nos émotions et nos sentiments les plus intimes, doit devenir “social” : tout doit être exposé, exhibé, livré au bavardage du moment. Et voici que le Seigneur nous dit : entre dans le secret, rentre au centre de toi-même.

C’est précisément là, où résident aussi tant de peurs, de sentiments de culpabilité et de péchés, que le Seigneur est descendu, il est descendu pour te guérir et te purifier.

Entrons dans notre chambre intérieure : c’est là que le Seigneur habite, que notre fragilité est accueillie et où nous sommes aimés sans condition.

(Pape François, Homélie du mercredi des cendres, 2024)

SOURCES : 23. LE RETOUR

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Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité.  Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement.  Chaque jeudi, vous est proposé un texte à lire, méditer, prier.

Abbé Marcel Villers

 

23. RETOUR A DIEU

Le carême est le temps du retour, du repentir, de la conversion. Mais…

« Je n’ai ni cœur brisé pour partir à ta recherche,
ni repentir, ni tendresse…
Je n’ai pas de larmes pour te prier.
Mon esprit est enténébré, mon cœur est froid…
Je ne sais pas le réchauffer par des larmes d’amour pour toi.
Mais toi, Seigneur Jésus-Christ mon Dieu,
donne-moi le repentir total, le brisement du cœur,
pour que de toute mon âme je parte à ta recherche.
Sans toi, je serais privé de toute réalité.

Que le Père qui dans l’éternité t’a engendré dans son sein,
renouvelle en moi ton image.
Je t’ai abandonné. Ne m’abandonne pas.
Je me suis éloigné de toi. Toi, sors à ma recherche.
Conduis-moi dans ton pâturage, parmi les brebis de ton troupeau.
Avec elles nourris-moi de l’herbe fraîche de tes mystères dont le cœur pur est la demeure,
ce cœur qui porte en lui la splendeur de tes révélations.
Puissions-nous être dignes d’une telle splendeur,
par ta grâce et ton amour de l’homme,
O Jésus-Christ notre Sauveur. »
(Isaac le Syrien, Traités ascétiques, 2e traité)

ISAAC LE SYRIEN ou ISAAC DE NINIVE (VIIe siècle) est né sur les rives du golfe Persique. Déjà moine et reconnu comme maître spirituel, il est sacré évêque de Ninive dans l’Église syriaque, entre 660-680. Mais au bout de cinq mois, il fuit dans la montagne, puis se fixe au monastère de Rabdan Shabbour où, devenue aveugle, il dicte ses œuvres à des disciples. Il est un des plus grands spirituels de l’Orient chrétien. 

CLÉS POUR MATTHIEU : 14. Au désert, le combat

Clés pour lire l’évangile de Matthieu

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Matthieu. Cette semaine : Mt 4, 1-11 du 1er dimanche du carême.

 

14. Au désert, le combat du Fils

Le tentateur s’approcha et lui dit :  « Si tu es Fils de Dieu… » (Mt 4, 3)

La vie chrétienne implique un combat, une lutte. Les tentations de Jésus sont représentatives des épreuves, des combats de l’homme de foi. Ce récit met en scène une réalité intérieure et permanente vécue par Jésus et le chrétien à sa suite.

Le démon cherche à installer la contradiction entre Jésus et Dieu, à placer un coin entre eux, à faire une brèche dans leur communion pour arriver à séparer Jésus et son Père.  Le démon installe le doute : « si tu es le Fils de Dieu… » Autrement dit, « en es-tu si sûr ? que Dieu te le prouve ! teste-le ! » Mais Jésus refuse : « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu. » (4, 7)

La stratégie du démon avait réussi avec Adam et Ève, elle échoue avec Jésus. L’arme décisive de sa victoire : l’obéissance, la communion à la Parole de Dieu, son Père. Il est bien le Fils dont « la nourriture est de faire la volonté de son Père » (Jn 4, 34). Car « ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (4, 4) C’est dans la communion des volontés de Dieu et de l’homme qu’est le salut.

Tentations de Jésus, tentations d’Israël
« Jésus est Fils de Dieu en tant qu’il réalise par sa soumission au Père, la vocation d’Israël, fils de Dieu. Aussi, Jésus répond-il au tentateur par des versets du Deutéronome qui font écho à l’expérience d’Israël au désert : expérience d’une manne de misère aiguisant la faim de la Parole (Dt 8, 3), triste expérience du doute à l’égard de la puissance divine (Dt 6, 16), expérience chronique de l’idolâtrie (Dt 6, 13) dont Matthieu semble craindre une reviviscence dans le rêve d’un messie dominateur politique. » (Claude TASSIN, L’Évangile de Matthieu, 1991)

Abbé Marcel Villers