Clés pour lire l’évangile de Jean : 44. La Loi

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Jean. Nous poursuivons la lecture continue de l’évangile. Jésus enseigne dans le Temple : Jn 7, 14-24.

44. La Loi

« Comment cet homme qui n’a pas étudié est-il si instruit ? » (Jn 7,7)

Jésus étonne par sa science des Écritures, mais de quel droit peut-il enseigner ? Quelle est la source de son autorité ? « Mon enseignement n’est pas de moi, mais de Celui qui m’a envoyé » (7,16). Facile à dire. Mais celui qui connaît Dieu et sa volonté exprimée dans la Loi de Moïse « saura si cet enseignement vient de Dieu ou si je parle de moi-même » (7,17) Or parmi les auditeurs de Jésus, « aucun ne met la Loi en pratique » (7,19)

De la Loi, Jésus donne sa clef d’interprétation : le bien de l’être humain, telle est la finalité de la Loi comme de l’action de Jésus. Alors, « pourquoi vous emportez-vous contre moi parce que j’ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat ? » (7,23) 

La fête des Tentes

« C’est l’une des trois fêtes de pèlerinage célébrées à Jérusalem (Dt 23,14). La fête durait huit jours, en septembre-octobre (Lv 23, 34-43). A l’origine fête des récoltes (Dt 23,16), elle était marquée par la construction de huttes de branchages dans les vignes et les vergers. A cette première signification qui célébrait le Dieu créateur, s’en ajouta une seconde, suscitée par l’histoire du salut : commémorer le séjour du peuple au désert qui s’y abritait sous des tentes (Lv 23,43-44). Enfin, la fête était liée à des attentes eschatologiques : Dieu allait venir séjourner au milieu des siens et tous les peuples monter en pèlerinage à Jérusalem (Za 14,16). On attendait donc une lumière perpétuelle (Za 14,7) et que les eaux vives sortent du Temple pour fertiliser la terre (Za 14,8). Chaque jour, une procession avec palmes allait puiser l’eau à Siloé, pour la verser sur l’autel du Temple. Le soir, de grandes illuminations avaient lieu dans la cour. L’eau et la lumière donnent le cadre et la portée des deux affirmations de Jésus (7,37-38 et 8,12). (Jean ZUMSTEIN, L’Évangile selon saint Jean, 2014)

Abbé Marcel Villers

Clés pour lire l’évangile de Matthieu. 26. Envoi

Dans cette série hebdomadaire (parution le mercredi matin), nous voulons fournir, cette année, des clés pour ouvrir et apprécier l’évangile de Matthieu. Aujourd’hui, l’évangile du jeudi de l’Ascension, Mt 28, 16-20.

26. L’envoi

Allez ! De toutes les nations, faites des disciples. (Mt 28,19)

La mission consiste à « faire des disciples » parmi tous les peuples. Il y a par le fait même une tension dialectique au cœur même de l’acte missionnaire : il faut, d’une part, annoncer l’évangile à toutes les nations, mais il ne s’agit pas d’une simple proclamation, il faut arriver à « faire des disciples », c’est-à-dire, construire une relation très personnelle avec Jésus. L’évangélisation s’adresse à des individus pour qu’ils deviennent en communion de volonté avec Jésus et son Père.
« Apprenez-leur à observer tout ce que vous ai commandé » (28, 20). Enseigner est pour le missionnaire poursuivre la tâche même de Jésus, le seul véritable Maître.
« Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (28,19). Pour la Bible, le nom, c’est la personne elle-même. Baptiser « au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » veut dire que le baptême met en relation vitale avec Dieu, source de mon être et de ma vie. Le baptême fait le disciple et donc un frère, une mère, une sœur de Jésus.

Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit

« Au début de l’Église, on baptisait « au nom de Jésus ». L’expression « au nom de » manifeste qu’un lien personnel est établi entre celui qui invoque et celui qui est invoqué. Le baptisé, dans le cas présent, devient la propriété de celui au nom duquel il est baptisé. La formule trinitaire encore utilisée dans les rites du baptême reflète une prise de conscience plus vive du mystère de Dieu révélé en Jésus-Christ. » (ACEBAC, Les Évangiles, 1983) Être baptisé, c’est entrer dans la communion qui fait la Trinité.

Abbé Marcel Villers