Clés pour lire l’évangile de Jean : 20. Lavement des pieds

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Jean. En ce jeudi-saint, la signification de la mort de Jésus et son testament  nous sont livrés :  Jn 13,1-15.

20. Le lavement des pieds

Sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père. (Jn 13,1)

Ce soir-là, Jésus livre l’essentiel de sa vie et le sens de sa mort-résurrection. Son testament tient en deux gestes et une parole. Le premier geste est celui du repas, de la communion : Jésus donne sa vie, son corps et son sang qui deviennent nourriture, c’est-à-dire, aliment de vie. Le deuxième geste est celui du lavement des pieds : Jésus se dépouille de son vêtement, de sa vie et s’abaisse aux pieds de ses disciples pour les servir, les sauver. Ces gestes, Jésus nous demande de les faire en mémoire de lui : « Faites ceci en mémoire de moi. » Il ne s’agit pas de répéter des rites, mais de s’engager à la suite de Jésus à donner notre vie par amour, à communier avec nos frères et sœurs, à nous laver les pieds les uns aux autres. La communion fonde la fraternité, la communauté des disciples.

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ART ET FOI. JEUDI-SAINT : le testament de Jésus

 

Ces deux toiles de Léon Pringels ornent l’église de Theux depuis 1953. Elles sont placées dans deux cadres servant jadis à la Confrérie du St-Sacrement et accrochés sur le mur sud de l’église. Sur chacune de ses toiles, le peintre présente cinq personnages dont quatre sont faciles à identifier : Jésus, Pierre, Jean et Judas.

Le cinquième, en vert, est proche de la représentation habituelle de saint Paul : le front bombé, la tête chauve, la petite mèche de cheveux au-dessus du front et une barbe abondante qui est ici peu développée. L’artiste chercherait ainsi à relier Pierre et Paul, les deux piliers de l’Église fondée sur la mort et la résurrection du Christ qu’illustrent les deux scènes représentées. Le plus simple, sans indications de l’artiste, est de prendre ce troisième personnage comme représentant les neuf autres apôtres qui ont chacun été « lavé » par Jésus et qui ont mangé et bu avec lui la veille de sa passion.

Ce soir-là, Jésus livre l’essentiel de sa vie et le sens de sa mort-résurrection. Son testament tient en deux gestes et une parole. Le premier geste est celui du repas, de la communion : Jésus donne sa vie, son corps et son sang qui deviennent nourriture, c’est-à-dire, aliment de vie. Le deuxième geste est celui du lavement des pieds : Jésus se dépouille de son vêtement, de sa vie et s’abaisse comme l’esclave aux pieds de ses disciples pour les servir, les sauver. Ces gestes, Jésus nous demande de les faire en mémoire de lui : « Faites ceci en mémoire de moi. » Il ne s’agit pas de répéter des rites, mais de s’engager à la suite de Jésus à donner notre vie par amour, à communier avec nos frères et sœurs, à nous laver les pieds les uns aux autres. La communion fonde la fraternité.

Abbé Marcel Villers

Servir et donner, méditation pour le Jeudi saint

Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi,
mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude
(Matthieu 20, 28
)

Voici mon Corps, voici mon Sang

Il y a plusieurs manières de servir les autres et de donner la vie. Par exemple, mettre un enfant au monde, c’est poser un geste de foi et de confiance en l’avenir. Il y a dans chaque naissance un mystère qui nous dépasse, une promesse qui commence. À cet égard, nous n’avons jamais fini de naître, car nous n’avons jamais fini de servir et de donner, de grandir et d’aimer.

Servir et donner à la manière de Jésus, c’est oser la confiance et prendre le pari de la foi, alors que l’avenir semble bloquer par tant d’obstacles : attentats terroristes, changements climatiques, exploitations des plus faibles, chômage… Croire sera toujours un risque, puisque l’amour seul est digne de foi, et cet amour se vit dans le don, le pardon, le service. C’est le pouvoir de l’amour qui nous intéresse, non l’amour du pouvoir. Résistons à la tentation de nous servir du pouvoir pour asservir les autres.

La foi reste une quête et un combat sans cesse repris, une marche à tâtons dans l’attente et l’espérance, le don et le service. La foi chrétienne nous pousse à servir les autres comme Jésus qui a lavé les pieds de ses disciples. Le lavement des pieds est un exemple que Jésus donne pour que nous devenions comme Dieu : décentré, dépouillé, transparent et vulnérable.

Nous ne pouvons pas aimer et croire à la place des autres, mais seulement favoriser une vie qui soit plus humaine, donc plus divine. La foi en la Bonne Nouvelle du Christ nous rappelle que ce n’est pas la capacité de produire qui donne de la dignité à l’être humain, mais le fait qu’il soit créé à l’image de Dieu, sauvé dans le Christ. Les enfants, les malades, les aînés, parce qu’ils sont souvent improductifs aux yeux de la société, nous montrent la primauté de l’être sur l’avoir, du service sur le pouvoir.

Prière

Seigneur Jésus, tu es venu non pour être servi mais pour servir. Je te rends grâce pour toutes les personnes qui servent par amour, qui donnent sans compter. Ne les oublie pas à l’heure de l’épreuve. Soutiens-les par ton Esprit et comble-les de ton amour.


Extrait du Carnet de carême 2018 pour la réflexion et la prière quotidiennes, oser la confiance, Vie liturgique, Novalis, p. 16.

Blog de Jacques Gauthier

Jeudi saint : écho des célébrations à Juslenville et Polleur

2015-04-02 - Jeudi saint Polleur (3)

Le Jeudi saint a été célébré à Juslenville, par l’abbé Gilbert Muytjens,
et à Polleur par notre curé, l’abbé Jean-Marc Ista

L’homélie de ce dernier était basée sur ces quelques lignes parues dans le cadre de la retraite en ligne proposée par les Sanctuaires de Paray-le-Monial, que voici :

Les gestes parlent davantage que les mots, aujourd’hui comme hier. Le lavement des pieds par Jésus, au milieu du repas, a dû saisir les apôtres. Le lavement des pieds dans une prison de Rome par le pape François, en tenue de serviteur, a saisi le monde. L’instant d’après, Jésus a repris sa place au milieu des douze, le pape est retourné au Vatican et les prisonniers dans leurs cellules.

Et pourtant plus rien n’est comme avant. Par le geste du serviteur, le Seigneur vient nous dire qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir*, et cette joie-là est inépuisable. Il vient nous dire que l’Église n’est pas et ne sera jamais au service du maintien d’un ordre établi. Elle est là pour rétablir sans relâche le véritable ordre du monde.

Un ordre où nous nous mettons les uns au service des autres, dans la société, dans nos familles, dans nos entreprises, dans l’Église, le plus grand au service du plus petit, le plus fort au service du plus fragile. C’est cela la force révolutionnaire de l’Évangile qu’il nous est demandé d’annoncer, en paroles et en actes.

Il y a peu, un frère dominicain s’ouvrait de sa gêne au  frère Timothy Radcliffe, chaque fois qu’il  lui est demandé de répondre à la question : Comment faut-il vous appeler… Monseigneur ? Dans un éclat de rire, le frère Timothy a suggéré de répondre : Appelez-moi… Mon serviteur !

Vous pouvez télécharger ici tout le déroulement de la célébration à Polleur : 2015 Jeudi saint Polleur

Photos mélangées (pour vous faire faire un peu de gymnastique intellectuelle !) de ces deux célébrations :

P.S. Merci à Michel Gomez pour les photos à Juslenville !