SOURCES : 31. DESCENDU DU CIEL

SOURCES

Dans cette rubrique, il est question de sources, celles qui nous font vivre, celles qui donnent sens à notre action, celles qui contribuent à construire notre identité.  Aujourd’hui comme hier, nous avons besoin de boire à ces sources pour vivre et donner sens à notre engagement.  Chaque jeudi, vous est proposé un texte à lire, méditer, prier.
Abbé Marcel Villers

31. DESCENDU DU CIEL

 « Écoute cette parabole :
Prends une pierre et lance-la vers le ciel : est-ce que tu l’atteindras ?
Ou bien, prends un arc et lance ta flèche vers le ciel : est-ce que tu le perceras ?
Comment cela pourrait-il se faire ? Les deux choses sont impossibles !
Autant ce sont là choses impossibles, autant les esprits des créatures terrestres sont impuissance et faiblesse.

Pense à la force qui vient d’en haut :
la grêle est un tout petit grain,
mais quand elle cingle la tête d’un homme,
elle lui fait vraiment mal.
Ou bien prends la goutte qui tombe du toit sur la terre :
elle finit par percer la pierre !

Tu vois donc : les plus petites choses qui tombent d’en haut sur la terre ont une grande force.
Ainsi l’Esprit de Dieu
qui vient d’en haut est-il puissant.
Mets donc ta confiance en cet Esprit. » (Hermas, Le Pasteur, Précepte 2)

HERMAS (IIe siècle), auteur d’une apocalypse ou révélation attribuée à un ange nommé le pasteur. Ce texte centré sur l’Église nous renseigne sur la sensibilité des premières communautés chrétiennes. L’homme doit choisir entre deux voies, deux anges (de la justice et du mal), deux sortes d’esprits.

Clés pour lire Jean : 27. Le Défenseur

Clés pour lire l’évangile de Jean

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Jean.
Au terme de sa vie, Jésus annonce à ses disciples la venue de l’Esprit-Saint :  Jn 14,15-21 du 6e dimanche de Pâques.

27. Le Défenseur

Un autre Défenseur sera pour toujours avec vous. (Jn 14,16)

Aujourd’hui, avant de disparaître physiquement et de nous quitter, ce sont deux promesses que le Christ nous fait.

La première fait référence à l’Esprit-Saint, don du Père. Moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Défenseur qui sera pour toujours avec vous : c’est l’Esprit de vérité.
Si Jésus parle d’un autre défenseur, c’est que nous en avions déjà un, à savoir lui-même. Mais Jésus s’éloigne et il est temps qu’un compagnon intime qui sera toujours avec nous prenne le relais. L’Esprit nous est donné comme un assistant permanent, un défenseur face à un monde hostile. Le monde est incapable de le recevoir, parce qu’il ne le connaît pas.

Vient ensuite la deuxième promesse de Jésus. Nous sommes à la veille de sa mort, de son départ, et il nous assure : Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vers vous.
Jésus promet de revenir, non pas sous les espèces d’une existence finie, mais sous les traits d’un vivant qui a traversé la mort. Le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez vivant et vous vivrez aussi.

Le Paraclet
« Jean est le seul à utiliser le mot paraclet pour désigner l’Esprit. C’est la forme passive du verbe grec parakaleo : celui qui est appelé, qui vient au secours, qui est témoin de la défense dans un procès. Au sens actif, c’est l’intercesseur, le médiateur, le consolateur. Dans l’évangile de Jean, le Paraclet est le témoin de Jésus, l’interprète de son message devant ses ennemis, le consolateur des disciples, en lieu et place de Jésus, l’enseignant et le guide pour les disciples et donc leur aide. Le trait marquant de la présentation de Jean, c’est que le Paraclet apparaît comme un autre Jésus. L’Esprit joue auprès des disciples un rôle très proche de celui de Jésus. Comme l’Esprit, Jésus demeure dans les disciples, les guide vers la vérité, les enseigne, déclare les choses qui doivent venir. Comme Jésus, l’Esprit porte témoignage contre le monde. Si l’Esprit renvoie à Jésus, c’est par les chrétiens qu’il s’exprime. Il est cette présence intérieure qui les transforme : comme l’Esprit, les croyants rendront témoignage, ou plutôt c’est l’Esprit qui agira par eux et en eux. » (Alain MARCHADOUR, L’Évangile de Jean, 1992)

Abbé Marcel Villers

Clés pour lire Matthieu : 7. Baptême de Jésus

Clés pour lire l’évangile de Matthieu

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons cette année fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Matthieu. Ce lundi 9 janvier, nous célébrons exceptionnellement la fête du baptême du Seigneur : Mt 3, 13-17.

7. Au sortir du fleuve, une révélation

 Il vint pour être baptisé par Jean qui voulait l’en empêcher. (Mt 3, 13-14)

Il y a deux baptêmes. Le baptême d’eau, c’est l’immersion : se noyer, se plonger dans l’eau, se laver de tout son passé, de son péché. L’ablution est une pratique universelle. Le Musulman ne fait pas la prière sans pratiquer les ablutions, sans s’être purifié. De grands bassins encadrent les temples hindous où on se lave avant d’entrer au sanctuaire. C’est aussi le pourquoi des bénitiers à l’entrée de nos églises. Le baptême de l’eau dispose les cœurs au repentir. Mais Jésus a-t-il besoin d’être purifié, de se repentir ?

Il y a un autre baptême, non plus un rite de purification, mais l’expression d’une nouvelle naissance. Celle qui fait accéder au monde de l’Esprit, au monde de la foi où nous sont révélées notre véritable identité et notre vocation. « Des cieux, une voix disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui je trouve ma joie. » (3, 17)

Jean, Jésus et le baptême

Quand Jésus s’approche de lui pour se faire baptiser, « Jean voulait l’en empêcher et disait : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi ! » (3, 14). Et Jésus de répondre : « Laisse faire car il convient que nous accomplissions ainsi toute justice. » (3, 15) « Ce dialogue reflète la difficulté qu’éprouvaient les chrétiens du temps de Matthieu à concilier leur foi en un Christ saint et sans péché avec le baptême qu’avait reçu Jésus, selon une tradition très ancienne. On y apprend aussi quelque chose du long conflit qui opposa les disciples de Jean et ceux de Jésus. La justification donnée par Jésus : « accomplir toute justice » signifie que le plan de Dieu va s’accomplir par l’association de Jésus avec les pécheurs, alors que Jean annonçait leur extermination. » (ACEBAC, Les Évangiles, 1983)

Abbé Marcel Villers

Clés pour lire l’évangile de Jean : 47. La source

Dans cette série hebdomadaire, nous voulons fournir des clés pour ouvrir et apprécier le texte de l’évangile de Jean. Nous poursuivons la lecture continue de l’évangile. Jésus enseigne dans le Temple : Jn 7, 37-8,1.

47. La source

« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et que boive celui qui croit en moi » (Jn 7,38) 

Au dernier jour de la fête des Tentes, le grand jour, « Jésus debout, crie » (7,37). Cette mention marque l’importance de ce qu’il va dire, à savoir une parole de révélation qui utilise la métaphore de l’eau, un des symboles de la célébration de la fête. « Qu’il boive celui qui croit en moi. Comme dit l’Écriture : De son sein couleront des fleuves d’eau vive » (7,38). Et l’évangéliste d’ajouter : « il parlait de l’Esprit-Saint qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui. »

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